D’après le rapport conjoint des organisations Afrewatch et RAID, publié jeudi 28 mars 2024, l’exploitation industrielle des minerais notamment celle de Cobalt, matière première indispensable pour la fabrication des batteries rechargeables des véhicules électriques, est à la base de la pollution toxique laquelle engendre des répercussions humaines et environnementales dévastatrices dans la province du Lualaba en République démocratique du Congo.
Et que les conclusions des études menées par ces deux organismes remettent en question le discours sur le cobalt «propre» et «durable» fréquemment mis en avant par les sociétés minières multinationales.
À en croire le rapport, 56% de la population interrogée, ont déclaré que cette pollution affecte la santé gynécologique et reproductive de plusieurs femmes et filles qui entraînent des menstruations irrégulières, des infections urogénitales, des fausses couches plus fréquentes et, dans certains cas, des malformations congénitales.
«Nous vivons dans un environnement qui nous apporte plus de problèmes que de solutions. Nous tombons malades, nos sols et notre eau sont pollués et nos terres nous sont enlevées», a déclaré un des habitants du Lualaba interrogé par les organisations britannique RAID et Congolaise AFREWATCH.
Pour Anneke Van Woudenberg, les recherches menées révèlent un décalage flagrant entre les revendications de «cobalt propre» de l’industrie et la dure réalité à laquelle sont confrontées les communautés congolaises.
« Le droit à l’eau potable et à un environnement sain, est un droit non négociable de chaque personne, qui ne doit pas être sacrifié pour certains dans le cadre de la transition énergétique. Les constructeurs de véhicules électriques qui achètent du cobalt doivent s’assurer qu’il provient des sources responsables et devraient exiger que les sociétés minières assainissent leurs pratiques», a insisté le Directeur Général énéral de RAID
De son côté, le Directeur exécutif d’AFREWATCH s’indigne du fait que le monde a besoin du cobalt de la R.D.Congo pour atteindre les objectifs «zéro émission nette», mais la transition énergétique n’apporte aucun bénéfice à des centaines de milliers de congolais vivant à l’ombre des grandes mines industrielles de cobalt. «Ils ne conduisent pas de véhicules électriques ou ne profitent pas d’un environnement plus propre. Au lieu de cela, ils sont frappés par une pollution de l’eau qui les rend plus malades et puis pauvres. Nous avons tous besoin d’un avenir durable, mais cela doit s’appliquer de la même manière dans le Nord global et en RDC», a-t-il dénoncé.