Les années passent et se ressemblent. Les habitants du quartier Gécamines, situé à quelques mètres de la ville de Kolwezi, province du Lualaba, ne savent plus à quel Saint se vouer. Cela fait cinq ans maintenant qu’ils vivent dans l’impasse. La promesse de la délocalisation, faite par les responsables de l’entreprise cuprifère COMMUS à l’issu d’un terrain d’entente pourtant déjà trouvé en 2019 entre les protagonistes, peine à prendre corps.
Impactés par le projet de COMMUS, filiale du géant chinois Zijin Mining Group, les communautés locales attendent toujours les retombées dudit compromis, notamment les remises des fonds en échange des départs pour une autre cité tel, qu’avait révélé en décembre 2023 Patrick Ilunga, avocat de l’entreprise, au micro de The China Global South Projet, une organisation multimédia indépendante à but non lucratif qui se consacre à l’exploration de tous les aspects de l’engagement de la Chine avec l’Afrique. « Nous allons construire Tshabula 2, quoique plusieurs occupants de Tshabula ou sinon tous veulent toucher de l’argent en guise d’indemnisation », faisait-il observer. C’est aussi ce que confirme la Cheffe du village elle-même : « Chacun aura son argent et nous irons construire notre nouveau village ». Mais jusque-là, il semble que le dicton qui dit que la promesse n’engage que celui qui y croit, trouve bien son sens ici.
Bien que l’entreprise s’etait engagée à indemniser les victimes des opérations minières jusqu’à hauteur de 25 000 à 100.000 $ selon la valeur des biens contenus dans la parcelle, rien ne semble fait jusque là, régrettent les communautés interrogées par l’un de médias locaux.
Selon un des habitants de la cité Gécamines Musonoie, depuis que COMMUS a identifié les victimes impactées par son projet, l’entreprise minière n’est plus revenue vers les communautés. Entre-temps, les habitants continuent de « payer le lourd tribut » orchestré par l’entreprise, notamment par des opérations minières de COMMUS. Des maisons fissurées par des engins explosifs, toiture emportées, l’air polluée et bien d’autres dégâts.
« Depuis 2019, nous avons été identifié par l’entreprise COMMUS pour être délocalisés. Je ne sais pas ce que les autorités cherchent. Nos maisons sont dans un état de délabrement très avancé. C’est un danger permanent à cause de COMMUS. Nous sommes vraiment fatigués. Cet arbre que vous voyez devant ma porte, c’est le témoin de l’événement », a déclaré un des habitants sous couvert d’anonymat.
La cité Gecamines a été créée vers les années 40. Et c’est pour le logement des employés de la GECAMINES, une société du portefeuille de l’État congolais. La mine qui s’y trouve, avec une production annuelle de 120 000 tonnes de cuivre et 3000 tonnes de cobalt, est majoritairement détenu par le groupe chinois Zijin Mining Group.
O. MUKINZI