Le marché du cuivre a été secoué lundi par une baisse de 1,7 %, atteignant un niveau critique à 4,23 $ la livre. Cette chute, qui marque une perte de près de 12 % depuis septembre, révèle des tensions économiques mondiales sous-jacentes et un changement brutal de perspective pour les investisseurs.
En effet, les élections américaines, remportées par Trump et les républicains, ont provoqué une forte volatilité des cours des matières premières, notamment le cuivre, essentiel dans l’industrie et la technologie. Des géants miniers tels que BHP, Rio Tinto et Glencore enregistrent des pertes sévères, traduisant la crainte des investisseurs face aux incertitudes économiques et géopolitiques. Les perspectives d’un tarif de 60 % sur les importations chinoises par les États-Unis pèsent lourdement sur l’économie chinoise, principal consommateur mondial de cuivre.
Selon le cabinet Macquarie, ce scénario pourrait réduire les exportations chinoises de 8 % et faire chuter son PIB de 2 % d’ici 2025, entraînant une pression baissière sur les prix mondiaux du cuivre. De surcroît, la Chine, au lieu de proposer des mesures fiscales incitatives lors de la réunion du Congrès national du peuple, a plutôt privilégié un plan d’allègement de la dette locale, peu engageant pour la demande. Ainsi, malgré les attentes, le pays ne semble pas prêt à stimuler massivement son économie, ce qui pourrait prolonger la faiblesse des marchés de matières premières.
Les métaux, traditionnellement considérés comme une protection contre l’inflation, peinent à jouer leur rôle dans un contexte où les incertitudes politiques et économiques l’emportent sur les forces de la demande globale. Le cuivre, baromètre des perspectives industrielles, illustre les enjeux d’un monde où l’interdépendance économique devient source de fragilité, chaque tension géopolitique s’inscrivant sur les graphiques boursiers mondiaux.
Flory Musiswa