Le Congo N’est pas à vendre, une coalition regroupant plusieurs structures de la société civile congolaise, est pour la unième fois monté au créneau au sujet de la restitution des 150 millions USD payé aux instances judiciaires suisse par le géant de négoce et courtage des métaux, Glencore, pour ses actes de corruption lors de l’acquisition des projets miniers en RDC.
Interrogé vendredi dernier par la Radio Télé Suisse, Jean Claude Mputu, lauréat du prix Anti-corruption Champion 2023 et membre du CNPAV plaide pour la restitution de ces fonds aux communautés locales. Selon lui, les victimes des actes de corruption de Glencore sont les populations congolaises. Il n’y a, par conséquent, aucune raison que cet argent reste en Suisse qui, affirme-t-il, n’a subi absolument aucun dommage.
Dans une ordonnance pénale du mois d’août dernier, le Ministère Pénal de la Confédération (MPC) avait reconnu l’entreprise coupable de manquements dans la prise de mesures suffisantes “ pour empêcher la corruption d’agents publics congolais par un partenaire commercial”. Ledit partenaire n’est nul autre que Dan Getler qui est sous sanctions américaines pour ces mêmes faits.
En 2011, ce dernier avais acquit des parts minoritaires dans la Gecamines, entreprise publique congolaise, pour un montant inférieur à leur valeur réelle. Associé à Glencore, le miliardaire israélien avait protégé les intérêts avec la multinationale. Selon le Directeur général adjoint de l’ONG Ressources Matters, un des membres de la coalition CNPAV, cet argent ne doit pas être mis à la disposition du gouvernement congolais, d’autant plus que les actes de corruption reprochés à Glencore l’ont été en complicité avec les dirigeants congolais. Pour lui, les 150 millions USD bloqués en Suisse, doivent donc plutôt être mis directement au service des populations, soit via des ONG ou un mécanisme ad hoc, avec l’implication de la coopération et du gouvernement suisse”. En septembre dernier, la coalition CNPAV avait appelé l’Assemblée fédérale suisse à exiger une allocation à la RDC d’une partie de la créance compensatrice qu’a versé le groupe Glencore International AG.