Près d’un an après sa prise de contrôle, le 30 avril 2024, la localité de Rubaya, dans le territoire de Masisi, reste entre les mains des rebelles du M23. Une occupation marquée par l’exploitation illégale des ressources minières… et par l’enrôlement d’enfants dans des travaux miniers, en violation flagrante des droits de l’enfant et des normes internationales.
Selon plusieurs sources locales, les rebelles foulent aux pieds la réglementation minière congolaise. Ils ont établi un système parallèle d’exploitation illicite des minerais, notamment du coltan, en utilisant comme main-d’œuvre des enfants en âge scolaire, contraints d’abandonner l’école.
« Les enfants se font de plus en plus rares dans les écoles. Beaucoup ont été manipulés par les rebelles pour rejoindre les mines. Ils abandonnent les classes et s’adonnent à l’exploitation minière, ce qui n’était plus le cas grâce aux efforts antérieurs de sensibilisation et de contrôle des autorités », témoigne un acteur de la société civile locale sous anonymat.
Un avenir en péril
La situation alarme les observateurs locaux. « Ces enfants dont l’avenir est compromis risquent, demain, de devenir eux-mêmes des acteurs de la contrebande minière ou d’être enrôlés dans des mouvements armés. C’est une bombe à retardement si aucune solution durable n’est mise en place », prévient notre source, appelant l’État congolais à agir urgemment.
Face à cette situation dramatique, la société civile exhorte le gouvernement à reprendre le contrôle de Rubaya, une zone devenue un centre névralgique d’exploitation illicite sous influence rebelle. « Nous vivons une double tragédie : le pillage de nos ressources et l’asservissement de notre population. La restauration de l’autorité de l’État est non seulement urgente, mais impérative », insiste notre interlocuteur.
Des femmes également exploitées
En plus des enfants, des femmes enceintes sont également visibles sur les sites miniers, participant à l’extraction dans des conditions inhumaines. Une pratique interdite par la loi, mais imposée par les rebelles qui bafouent sans scrupule les normes en vigueur.
Depuis la prise de Rubaya, la Police des Mines et les ONG engagées dans la protection des femmes et enfants dans les mines ont été neutralisées. Leur absence laisse le champ libre à des violations massives et quotidiennes des droits humains.
Azarias Mokonzi