Alors qu’au Nord-Kivu les milices Wazalendo coopèrent pour empêcher l’occupation rwandaise, en Ituri, la dynamique est tout autre : les groupes armés s’affrontent pour des intérêts économiques.
Dans une interview exclusive accordée à MINES.CD samedi 26 avril 2025, Rams Malikidogo, coordonnateur de la Convention pour la Recherche des Droits Humains (CRDH), a dénoncé les attaques répétées de miliciens à Mambasa, qui se disputent le contrôle des carrés miniers.
Conflits sanglants pour le contrôle des ressources
Les affrontements sont particulièrement fréquents dans la chefferie de Babila-Babombi, où les groupes armés s’affrontent pour l’exploitation des pierres précieuses.
Cette situation déstabilise la cohabitation avec la population locale. Selon notre source, ces miliciens utilisent la terreur pour organiser la contrebande de minerais et piller les ressources naturelles, acheminées ensuite vers les pays voisins.
« Les groupes armés s’affrontent pour des raisons d’exploitation illicite des minerais. Malheureusement, ils s’en prennent aussi aux civils. Ils exploitent à la fois les minerais et les bois », précise Rams Malikidogo.
Civils pris pour cibles, appel pressant à l’armée congolaise
La CRDH fustige la traque des civils jusque dans leurs champs par ces groupes armés. Ceux-ci seraient principalement composés de trois factions, incluant des milices pygmées, créées à l’origine pour des revendications politiques ou communautaires, avant de se tourner vers l’exploitation illicite des ressources.
Face à cette insécurité croissante, Rams Malikidogo appelle l’armée congolaise à intensifier la traque de ces groupes armés. Il plaide pour une restauration effective de l’autorité de l’État et le retour des services étatiques dans ces zones minières, aujourd’hui livrées à la convoitise des rebelles.
Azarias Mokonzi