En avril 2025, la République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé, sous la médiation des États-Unis d’Amérique, une déclaration de principes axée sur l’intégration économique régionale. Ce document prévoit notamment des partenariats transparents dans la gestion des ressources naturelles, une coopération dans les domaines de l’hydroélectricité, de la gestion des parcs, ainsi qu’une chaîne d’approvisionnement minière responsable.
Selon certaines informations, ces pourparlers de paix menés par les États-Unis pourraient ouvrir la voie à un traitement des minerais congolais sur le sol rwandais.
« Les minerais congolais tels que le tungstène, le tantale et l’étain – que Kinshasa accuse depuis longtemps le Rwanda d’exploiter illégalement – pourraient être exportés légalement vers le Rwanda pour y être transformés, conformément aux termes d’un accord de paix négocié par les États-Unis », ont déclaré trois sources à Reuters. Elles précisent que ces négociations pourraient permettre le raffinage et la commercialisation, depuis le Rwanda, de minerais issus des zones artisanales de l’Est de la RDC.
Des soupçons persistants sur le rôle du Rwanda dans l’exploitation illicite
Depuis plusieurs années, Kinshasa dénonce le pillage de ses ressources naturelles comme étant l’un des principaux moteurs du conflit dans l’Est du pays, opposant ses forces armées aux rebelles du M23, soutenus par Kigali. Le gouvernement congolais accuse régulièrement le Rwanda de faire passer en contrebande des minerais congolais – pour une valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars chaque mois – qu’il exporterait ensuite depuis son propre territoire.
Un retour de la médiation américaine après les échecs africains
Après les échecs enregistrés dans les processus de Nairobi et de Luanda, et l’incertitude entourant les négociations entamées au Qatar, les États-Unis ont pris l’initiative de relancer le dialogue. En avril 2025, le Secrétaire d’État américain, Rubio, a réuni les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda pour aboutir à la signature d’une première déclaration de principes en faveur de la paix dans l’Est congolais.
Massad Boulos, conseiller principal du président américain Donald Trump pour l’Afrique, a affirmé que Washington exerçait des pressions pour qu’un accord de paix global soit signé cet été, accompagné d’accords miniers susceptibles d’attirer des milliards de dollars d’investissements occidentaux dans la région. Il a ajouté que les États-Unis avaient déjà transmis une première version de l’accord aux deux parties, sans en dévoiler les détails.
Une méfiance persistante entre Kinshasa et Kigali
Malgré les efforts de médiation, la confiance reste fragile entre les deux pays. William Millman, consultant indépendant dans l’industrie du tantale-niobium, qui s’est rendu dans des mines situées dans les deux États, souligne :
« Aucun des deux pays ne se fait confiance. À moins d’avoir un partenaire majeur, comme les États-Unis, ils ne respecteront pas les accords », a-t-il déclaré.
Daniel Bawuna