Dans le secteur de Bapere, au Nord-Kivu, les violences de l’Allied démocratie forces (ADF) prennent une tournure de plus en plus atroce. Mardi et mercredi derniers, les terroristes islamistes ont sauvagement abattu plusieurs creuseurs artisanaux, opérant sur les sites miniers d’Angola 1 et Angola 2. Ces exécutions sommaires viennent s’ajouter à une série de tueries qui secouent la région depuis l’ancrage des ADF dans cette partie du territoire de Lubero.
« Ces sites miniers ont été visés par ces rebelles après avoir été délogés à la colline d’Ekenye où ils avaient installé leur plus grand bastion », explique Macaire Sivikunulwa, chef de secteur de Bapere.
Les victimes ont été ligotées, puis exécutées une à une dans des conditions qualifiées d’« exécrables » par les témoins. Certains membres de leurs familles ont également été tués lors de ces attaques ciblées, menées après que les ADF aient été chassés de leur fief d’Ekenye par les forces conjointes FARDC-UPDF.
Une occupation inquiétante des sites miniers
Présents dans plusieurs zones minières de Bapere, les ADF y maintiennent une pression constante. « Ils occupent plusieurs sites miniers ici. Mais tellement que c’est inaccessible, c’est difficile de confirmer qu’ils exploitent ou pas. Heureusement que les opérations sont en cours dans cette zone, nous saurons après s’ils exploitent ou pas après la fin de ces opérations », précise Macaire Sivikunulwa.
Populations déplacées, écoles fermées
L’insécurité croissante pousse des milliers de villageois à fuir. L’abandon des villages se traduit par la fermeture de nombreuses structures sociales, mettant en péril l’éducation et la santé dans la région.
« 80 % d’écoles et de centres de santé sont fermés », alerte le chef de secteur, qui évoque également de lourdes conséquences économiques.
Le secteur de Bapere, considéré comme un pilier économique du territoire, voit ses activités minières et agricoles quasiment paralysées. Les habitants, autrefois actifs dans l’orpaillage ou la culture vivrière, sont aujourd’hui contraints à l’exode, sans assistance humanitaire.
Les opérations militaires engagées par la coalition FARDC-UPDF se poursuivent, avec pour objectif de reprendre le contrôle des zones occupées par les ADF. Les autorités locales espèrent que leur succès permettra de rétablir l’ordre et relancer l’activité socio-économique dans ce secteur stratégique.
Azarias Mokonzi