Dans le nord-est de la République démocratique du Congo, aux confins du Haut-Uélé et de l’Ituri, une mine d’or a façonné en dix ans un modèle que peu d’acteurs dans le secteur extractif africain peuvent revendiquer. Kibali, propriété du géant Barrick Mining, n’est pas seulement la plus grande mine d’or du continent. Elle est devenue, au fil des ans, un symbole d’équilibre entre performance industrielle, transition énergétique et ancrage local.
Et à en croire les dernières annonces du président directeur général (PDG) de Barrick Mining, docteur Mark Bristow lors du point de presse tenu le 2 juillet 2025, le meilleur reste à venir.

Une réserve qui s’épaissit
Depuis son entrée en production en 2013, Kibali n’a cessé de battre ses propres records. La dernière campagne de forage, menée sur le corridor ApK-KCD, a livré des résultats « très encourageants », selon Mark Bristow. La structure géologique du gisement, qui s’étend latéralement et en profondeur, laisse présager une prolongation significative de la durée de vie de la mine.
« Nous avons remplacé chaque once extraite depuis le premier lingot. Et les données indiquent que Kibali peut continuer à produire à ce rythme pendant de nombreuses années », se félicite le PDG, fin connaisseur des réalités minières du continent.
Plus de 6 milliards injectés dans l’économie congolaise
Mais ce qui distingue réellement Kibali de nombreuses autres exploitations aurifères en Afrique, c’est sa capacité à générer de la valeur au-delà des murs du site. Selon les chiffres communiqués par Barrick, l’investissement cumulé de la mine en RDC dépasse désormais 6,3 milliards de dollars. Sur ce montant, plus de 3,1 milliards ont directement profité aux entreprises et partenaires congolais.
Avec 700 fournisseurs locaux, des appels d’offres en partenariat avec l’Autorité de régulation de la sous-traitance (ARSP) et des carrières satellites (Kalimva, Ikamva, Ndala) confiées à des acteurs congolais, Kibali incarne un contenu local bien réel.
« Kibali, c’est un contrat social et économique. C’est une entreprise minière, certes, mais aussi un levier de transformation régionale. Dirigée par des Congolais, approvisionnée par des Congolais, elle est conçue pour durer », martèle Mark Bristow.
Le virage vert de la transition énergétique
Dans un contexte mondial où la pression pour décarboner les activités industrielles se fait de plus en plus forte, Kibali se veut également pionnière. La mine a récemment mis en service une centrale solaire de 16 MW, couplée à un système de stockage par batterie (BESS), permettant d’alimenter le site à 95 % avec des énergies renouvelables pendant six mois de l’année.
Une performance qui positionne Kibali comme une référence internationale en matière de transition énergétique minière.
Réintroduction du rhinocéros blanc : un pari audacieux

À la croisée des enjeux écologiques et du soft power minier, Barrick s’est lancé dans un projet de réintroduction du rhinocéros blanc dans le parc national de la Garamba, en partenariat avec l’ICCN et African Parks. Après une première vague de 16 individus en 2023, ce sont 64 nouveaux spécimens qui devraient fouler les terres congolaises d’ici la fin de l’année 2025.
Un geste fort, à la fois pour la biodiversité, mais aussi pour l’image de l’industrie extractive dans une région encore marquée par les stigmates du braconnage et des conflits armés.
Une stratégie RSE alignée avec les priorités congolaises
Les engagements communautaires de Kibali s’illustrent par la réalisation de 41 des 44 projets issus de la dotation légale de 0,3 % minimum du chiffre d’affaires. Écoles, centres de santé, infrastructures routières : les bénéfices de la mine s’étendent bien au-delà des lingots. À cela s’ajoutent 4,8 millions USD déjà investis dans l’exécution du Cahier des Charges.
Côté formation, plus de 170 employés congolais ont été formés à la Barrick Academy au deuxième trimestre 2025, confirmant la volonté de l’entreprise de faire émerger une nouvelle génération de cadres miniers locaux.
Cap sur l’avenir

Au-delà de l’or, Barrick réfléchit déjà à élargir son empreinte congolaise. Le cuivre, en forte demande pour les batteries électriques et la transition énergétique mondiale, est dans le viseur. « L’expérience acquise à Kibali nous servira de modèle. Nous voulons participer à l’écriture de la nouvelle ère minière de la RDC », affirme Mark Bristow.
Dans un pays où le sous-sol regorge de minerais stratégiques mais où les défis sont nombreux — gouvernance, infrastructures, sécurité —, Kibali fait figure d’exception et, peut-être, d’inspiration.
La Rédaction | mines.cd