La société civile alerte une nouvelle fois sur l’implication de certains éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans l’exploitation et le trafic illicite de minerais dans le territoire aurifère de Mambasa, en Ituri. Une situation qui, selon elle, compromet la lutte contre les groupes armés, notamment les ADF.
D’après Ramsm Malikidogo, président de la société civile locale, plusieurs militaires se seraient reconvertis en opérateurs miniers clandestins, délaissant leurs missions sécuritaires.
« Ça fait maintenant six mois que nous dénonçons la présence des militaires dans des carrés miniers, mais sans suite. Certains sont devenus des hommes d’affaires, exploitant et commercialisant des minerais. Malheureusement, la population est livrée à l’ennemi alors qu’elle devrait bénéficier de la protection de l’armée », déplore-t-il.
Des militaires affectés à la garde des sites miniers chinois
Selon la même source, plusieurs soldats seraient affectés à la sécurité des sites miniers exploités par des opérateurs chinois, notamment à Mbesese, Masange, Russie et d’autres zones d’exploitation artisanale. Pendant ce temps, les rebelles ADF circuleraient librement, sans réelle pression militaire.
« D’autres militaires gardent les carrés miniers des Chinois, abandonnant les civils à leur sort. Malgré nos multiples dénonciations, les autorités gardent un silence inquiétant. Ce silence est soit naïf, soit complice », a-t-il ajouté.
Un appel à Kinshasa pour des sanctions exemplaires
Face à ce qu’elle qualifie de dérive militaire et de sabotage sécuritaire, la société civile appelle à une intervention urgente du commandement militaire national et des autorités civiles, afin de rétablir l’ordre dans le secteur minier à Mambasa et sanctionner les militaires impliqués.
Elle insiste sur la nécessité de séparer les fonctions régaliennes de défense des intérêts commerciaux illicites, dans une zone déjà fragilisée par les conflits armés et l’insécurité persistante.
Azarias Mokonzi