La course mondiale aux métaux stratégiques s’intensifie. Le négociant mondial de matières premières Trafigura Group vient de conclure un accord de prépaiement de 200 millions de dollars avec Kamoa Copper, filiale d’Ivanhoe Mines, pour s’assurer 20 % de la future production d’anodes de cuivre issue de la nouvelle fonderie de Kamoa-Kakula, en République démocratique du Congo (RDC), pour une durée de trois ans, selon Bloomberg.
Une fonderie géante, pivot de la transition énergétique
Prévue pour entrer en service en septembre 2025, la fonderie de Kamoa-Kakula ambitionne de devenir la plus grande d’Afrique, avec une capacité annuelle de 500 000 tonnes de cuivre raffiné. Cette infrastructure est stratégique à la fois pour l’économie congolaise et pour l’industrie mondiale de l’électronique et des énergies vertes.
La RDC, qui possède l’une des plus grandes réserves de cuivre et de cobalt au monde, confirme ainsi sa position centrale dans la chaîne d’approvisionnement mondiale des métaux de la transition énergétique.
Un financement structuré et des enjeux géopolitiques
L’accord avec Trafigura est structuré avec un taux d’intérêt indexé (SOFR + 3,75 %), une pratique courante dans les préfinancements de matières premières. Il intervient dans un contexte de rivalité croissante entre acteurs occidentaux et chinois pour l’accès aux ressources congolaises.
80 % des volumes restants seront alloués aux partenaires chinois d’Ivanhoe, notamment Zijin Mining Group et CITIC Metal, consolidant la forte présence de Pékin dans l’aval minier congolais, tout en maintenant un espace pour les intérêts occidentaux.
Pour rappel, depuis mai 2025, des événements sismiques et des inondations ont ralenti les opérations minières sur le site. Malgré cela, Ivanhoe Mines confirme que le calendrier de lancement de la fonderie sera respecté. Pour soutenir ses investissements, Kamoa Copper a également obtenu la prolongation d’une ligne de crédit de 200 millions USD auprès de Standard Bank, consolidant sa capacité à tenir ses engagements industriels pour la fin de l’année.
Pierre Kabakila