L’engagement de l’Union Africaine (UA) en faveur d’une gouvernance plus robuste et d’un développement axé sur l’humain a franchi un cap décisif. Le Parlement Panafricain (PAP) et le Mécanisme Africain d’Évaluation par les Pairs (MAEP) ont formalisé leur collaboration par la signature d’un protocole d’accord historique. Cet événement, survenu lors de l’ouverture de la 5e session ordinaire de la 6e législature du PAP, ouvre une nouvelle ère de coopération institutionnelle au sein de l’UA. L’ambition est claire : renforcer la gouvernance démocratique, les droits humains et le développement durable sur l’ensemble du continent.
Le siège du Parlement à Midrand a été le théâtre de cette signature, marquant un tournant dans la manière dont les organes de l’UA collaborent. Ce protocole ne se contente pas d’établir une feuille de route ; il symbolise une volonté partagée de mutualiser les forces pour un impact accru.
le Président Charumbira, à la tête du Parlement panafricain, a souligné la portée « historique » de cet accord. Pour lui, cette alliance permettra au PAP et au MAEP de « collaborer plus efficacement pour promouvoir la ratification, l’intégration et la mise en œuvre des valeurs communes et des instruments juridiques de l’UA. » C’est une démarche visant à traduire les idéaux de l’Union Africaine en actions concrètes sur le terrain.
De son côté, Marie-Antoinette Rose Quatre, Directrice Générale du MAEP, a mis en lumière la contribution du protocole à la consolidation du cadre de gouvernance africain. Elle a salué cette « étape importante pour tirer parti des forces de chacun pour la promotion de la gouvernance participative et des cadres de responsabilisation relatifs aux visions de l’Agenda 2063 ». Il s’agit d’une reconnaissance de la complémentarité entre l’organe législatif et le mécanisme d’évaluation.
Le protocole d’accord établit des domaines de coopération spécifiques et tangibles. Les deux organes s’engagent notamment dans des évaluations mutuelles de missions de pays, l’élaboration de lois types pour le développement de valeurs communes, des études conjointes sur la gouvernance et la paix, et un **suivi rigoureux des résolutions et recommandations. L’échange de ressources, le partage d’expertise et la participation aux réunions statutaires respectives sont également prévus pour harmoniser les priorités de gouvernance.
Un aspect essentiel de cette collaboration réside dans la promotion de l’engagement civique et de la participation citoyenne. Le MAEP et le Parlement travailleront de concert pour mener des actions de plaidoyer, de recherche et d’information publique. L’objectif est d’organiser des réunions conjointes avec les parlements nationaux lors des examens pour recueillir des informations sur les politiques et, crucialement, s’assurer que la voix des citoyens africains soit prise en compte pour éclairer les réformes de gouvernance.
Ce partenariat est également un levier pour la Plateforme de l’Architecture Africaine de Gouvernance (AAG), visant à renforcer la cohérence et la complémentarité entre les différentes institutions de l’UA. En synchronisant leurs efforts, le MAEP et le Parlement panafricain entendent non seulement éviter la duplication des mandats, mais aussi multiplier leur impact aux niveaux régional et national.
La pérennité de cette collaboration sera assurée par des consultations régulières aux niveaux politique et technique, ainsi que par des réunions annuelles de planification et d’évaluation. Ces mécanismes garantiront la responsabilisation et l’alignement avec les objectifs stratégiques de l’UA.
Cette signature intervient à un moment opportun, alors que le Parlement panafricain consolide ses fonctions législatives et de contrôle, et que le MAEP étend son mandat pour une bonne gouvernance. Ce partenariat illustre la volonté de l’Afrique de donner la priorité à ses citoyens dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 et des thématiques cruciales telles que la justice et les réparations en 2025.