Depuis septembre 2024, les terroristes islamistes ADF occupent les sites miniers de Bududiya et Isange, situés dans le secteur de Bapere, territoire de Lubero, au Nord-Kivu. L’alerte a été lancée ce mardi 16 septembre 2025 par le président de la société civile locale, Samuel Kakule Kaheni, qui a dénoncé une occupation prolongée et inquiétante.
Une occupation persistante
« Les ADF logent à Bududiya et à Isange. Partout là où il y a des sites miniers, ce sont eux qui contrôlent. Ces sites échappent totalement au contrôle de l’État », a-t-il déclaré à Mines.cd.
Selon lui, il est difficile de déterminer les activités exactes menées par ces rebelles sur place :
« Personne ne sait exactement ce qu’ils font là-bas. On ne sait pas s’ils exploitent ou pas, mais ce sont des rebelles. Peut-être eux aussi exploitent, parce qu’on n’a pas toutes les informations. Cela fait un an qu’ils sont là, sans inquiétude », a-t-il ajouté.
Une menace pour l’activité minière et la sécurité
La présence prolongée des ADF sur ces sites affecte négativement les activités minières et fragilise la sécurité dans la zone. Samuel Kaheni déplore l’absence d’une riposte militaire adaptée.
« Il faut que des offensives militaires soient lancées, parce que la défensive ne joue pas. Avec des reprises, l’ennemi se réorganise. Contrairement aux opérations offensives, les défensives lui laissent du temps pour renforcer ses positions », a-t-il insisté.
Actifs depuis plusieurs années au Nord-Kivu (Beni, Butembo, Lubero) ainsi qu’en Ituri (Irumu, Mambasa), les ADF restent l’un des groupes armés les plus meurtriers de la région, responsables de plus de 40 000 morts selon les estimations de la société civile. Leur implantation dans les zones minières stratégiques accentue l’enchevêtrement entre exploitation illégale des ressources naturelles et financement du terrorisme.
Azarias Mokonzi