Des frappes aériennes attribuées aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont visé, dans la nuit de lundi à mardi 14 octobre 2025, l’usine d’extraction d’or de la société Twangiza Mining, située dans le territoire de Mwenga, au Sud-Kivu.
Selon plusieurs sources locales concordantes, ces frappes ont ciblé des conteneurs d’Aggreko, une société spécialisée dans la production d’électricité, dont les installations alimentaient en énergie le site minier.
« Les drones ont touché les conteneurs d’Aggreko qui fournissaient le courant nécessaire au fonctionnement de l’usine d’or », a confié une source locale sous couvert d’anonymat.
Aucun bilan officiel n’a encore été communiqué, mais les mêmes sources évoquent l’évacuation volontaire du personnel présent sur le site après l’incident.
Un site sous contrôle du M23
La mine de Twangiza, exploitée depuis 2018 par la société chinoise Ultrawell, est sous contrôle du M23 depuis plusieurs mois.
Cette position en fait un point économique stratégique pour le mouvement rebelle, qui tirerait profit de l’exploitation artisanale et des taxes locales sur les minerais.
D’après des observateurs, cette opération militaire pourrait s’inscrire dans une stratégie visant à affaiblir économiquement et militairement la rébellion dans les zones minières sous son emprise.
Un climat de méfiance persistant
Ces frappes interviennent quelques jours seulement après la signature d’un cessez-le-feu, censé ramener le calme dans cette partie de l’Est du pays.
Elles traduisent, selon plusieurs analystes, le manque de confiance persistant entre les deux camps — « pacifiques sur les papiers, mais encore violents sur le terrain », commente un acteur de la société civile de Mwenga.
Twangiza est la deuxième mine touchée par des bombardements dans la province du Sud-Kivu en l’espace d’une semaine, un fait qui illustre la fragilité de la trêve et la complexité du conflit dans les zones riches en ressources naturelles.
Azarias Mokonzi