La société civile du secteur de Rwenzori, dans le territoire de Beni (Nord-Kivu), appelle le gouvernement congolais à intensifier la lutte contre l’exploitation minière illicite, devenue de plus en plus préoccupante dans cette région frontalière.
Dans un entretien accordé à la presse le week-end dernier, Ricardo Rupande, président de cette structure citoyenne, a dénoncé la prolifération de réseaux mafieux opérant clandestinement dans l’extraction de l’or.
Il a notamment évoqué le drame survenu récemment à Rughetsi, où deux orpailleurs ont trouvé la mort après un éboulement sur un site exploité illégalement.
« Ils étaient à la recherche de l’or. Malheureusement, la terre s’est affaissée et quatre personnes ont été ensevelies. Deux ont été sauvées, mais les deux autres sont mortes par asphyxie », a-t-il expliqué.
« Dans l’exploitation minière, il y a des procédures à respecter. Nous nous demandons qui a donné l’autorisation à ces personnes d’aller creuser à cet endroit », s’est-il interrogé.
Le président de la société civile du Rwenzori plaide pour une répression ferme de ces activités illicites, souvent menées au détriment de la sécurité et de la vie humaine.
« L’exploitation minière doit être véritablement encadrée par l’État congolais. C’est à lui qu’incombe le monopole de sanctionner toute activité illégale dans ce secteur », a insisté Ricardo Rupande.
Selon plusieurs sources locales, l’exploitation clandestine des minerais persiste dans plusieurs entités du territoire de Beni. Certains exploitants mafieux, parfois liés à des groupes armés, interdisent même l’accès des services de l’État aux zones minières qu’ils contrôlent, compliquant toute tentative de régulation.
Face à cette situation, la société civile exhorte les autorités provinciales et nationales à reprendre le contrôle effectif des sites miniers, afin de mettre fin à une économie parallèle qui échappe à tout encadrement légal.
Azarias Mokonzi