Les rebelles islamistes des Forces démocratiques alliées (ADF) contrôlent depuis plusieurs années plusieurs carrés miniers dans le territoire de Mambasa, en province de l’Ituri. C’est ce qu’a révélé la Convention pour la Recherche des Droits de l’Homme (CRDH), qui tire la sonnette d’alarme sur les graves conséquences sécuritaires et humanitaires de cette exploitation illicite.
Selon Rams Malikidogo, coordonnateur de la CRDH/Mambasa, les zones minières concernées portent des noms évocateurs tels que Russie, Maroc ou encore Cinquantenaire. « Ils ont envahi Russie, Maroc, Cinquantenaire et plusieurs autres carrés miniers ciblés et occupés par les ADF », a-t-il déclaré.
Ces sites, jadis fréquentés par des creuseurs artisanaux à la recherche de moyens de subsistance, sont aujourd’hui transformés en zones de non-droit sous le contrôle des combattants ADF. Pour l’organisation de défense des droits humains, cette présence représente une menace directe pour des milliers de civils.
« Nous appelons à leur traque définitive, car ces carrés miniers regorgent de monde. Les populations s’y sont concentrées pour survivre. Lorsqu’il y a une déstabilisation dans ces coins où la population tente de se ressaisir, c’est un manque à gagner et cela entraîne de nouveaux déplacements », a déploré Malikidogo.
La CRDH invite le gouvernement congolais et les Forces armées de la RDC (FARDC) à faire de la traque des ADF une priorité, estimant que ces groupes terroristes financent leurs activités meurtrières grâce à l’exploitation illégale de l’or et d’autres minerais.
Depuis plusieurs années, le territoire de Mambasa, à la lisière du parc national de l’Ituri, est devenu un foyer d’insécurité chronique où se mêlent violences armées, exploitation minière clandestine et déplacements massifs de populations. Malgré les opérations militaires en cours, la présence persistante des ADF souligne la complexité du défi sécuritaire dans cette région stratégique de l’Est congolais.
Azarias Mokonzi




