Au Palais du Peuple, devant le Parlement réuni en Congrès, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a livré l’un de ses discours les plus structurants depuis le début de son mandat. Face aux députés et sénateurs, le Chef de l’État a dévoilé les axes prioritaires de la riposte nationale à la crise sécuritaire qui ravage l’Est, en pointant du doigt ce qu’il considère comme le cœur du problème : la prédation organisée sur les minerais stratégiques congolais.
D’emblée, le Président a écarté toute lecture réductrice du conflit.
« Qu’on ne s’y trompe pas ; nous ne sommes ni face à un simple conflit communautaire, ni devant la guerre. Nous ne sommes ni face à une rébellion interne de plus. Il s’agit d’une guerre d’agression par procuration visant à contester notre souveraineté sur un espace hautement stratégique, riche en minerais critiques », a-t-il martelé.
Derrière cette formule, une conviction : l’or, le coltan, le cobalt et l’ensemble des minerais critiques de la région alimentent un système de contrebande qui finance directement les groupes armés, tirant parti des failles sécuritaires et des complicités transfrontalières.
Quatre priorités pour « tarir la source »
Pour Félix Tshisekedi, la paix passera par un traitement simultané du volet sécuritaire, économique et humanitaire. Il a ainsi structuré l’action du gouvernement autour de quatre priorités majeures.
- Retrait total des forces étrangères
Obtenir un retrait « complet et vérifiable » de toute force étrangère opérant sur le territoire national, qu’elle soit directement engagée ou dissimulée derrière des groupes armés. - Asphyxie des circuits de prédation
Couper durablement les circuits financiers et logistiques de la violence, en s’attaquant aux réseaux d’exploitation illicite de l’or, du coltan, du cobalt et d’autres minerais stratégiques. - Protection renforcée des civils
Garantir la sécurité des populations — particulièrement les femmes et les enfants — et rétablir l’accès humanitaire dans les zones les plus touchées. - Consolider une paix durable
Combiner fermeté militaire, relance du développement local et initiatives de réconciliation adaptées aux réalités de chaque communauté.
En ciblant explicitement l’exploitation illicite des minerais stratégiques, le Président Tshisekedi replace la transparence minière au cœur de la lutte pour la stabilité nationale. Une façon d’affirmer que la sécurité de la RDC ne se jouera pas seulement sur les lignes de front, mais aussi dans la traque des économies souterraines qui alimentent les violences.
Pierre Kabakila




