Un rapport de l’ONG internationale Southern African Resource Wacht (Sarw) a révélé que l’entreprise minière Tenke Fungurume Mining (TFM) est la cause majeure de la pollution des rivières, de l’air et de l’eau dans le village de Kabobwa. La même société minière était accusée par un groupe de la société civile locale, d’être à la base de cette situation qui a un impact néfaste sur la santé des communautés locales. Une position soutenue par un rapport rendu public le 22 février 2022.
Des accusations qui se sont « avérées » après des enquêtes menées sur terrain par des scientifiques.
« Les résultats des laboratoires montrent des impacts directs des activités de l’usine à chaux tant sur la santé de la population que sur environnement du village Kabombwa, dus principalement à la teneur élevée en calcium. En effet, le calcium est l’élément majeur de la chaux. Le chaux a un impact négatif sur les végétaux et sur les humains », ont décrit les scientifiques dans le rapport de SARW dont une copie a été transmise à la rédaction de MINES.CD.
Cependant, ce rapport vient consolider les doléances de la population locale car il démontre que la population de ce coin est exposée à de multiple maladies telles, « l’ulcération nasale » qui peut être provoquée par « l’inhalation répétée ou prolongée des particules de poussières ».
« Il y a donc un lien direct entre les activités de l’usine à chaux et les impacts ressentis par la population étant donné qu’avant l’implantation de cette usine, les populations de ce village n’étaient exposé à ces maladies ou aux maux déplorés aujourd’hui», peut-on lire dans ce rapport.
Focus sur le rapport…
D’après l’ONG SARW, ce rapport est en fait une réponse à l’appel des communautés de Fungurume, notamment « les populations des villages de Kabombwa, Lukotola, Kioni, Mwanga, Kakunta et Panga Ntadi, dans la commune rurale de Fungurume, dans la province du Lualaba » qui s’alarmaient sur la pollution de l’environnement par l’usine de TFM appartenant à la Multinationale China Molybdenum Co. Ltd (CMOC).
En effet, SARW et quelques membres des organisations de la société civile et un responsable du ministère des mines du Lualaba avaient rencontré la société TFM en Juin 2021, pour enfin effectuer « ensemble une visite des communautés » dans ces villages, pour s’enquérir de leurs situations. Des visites dont TFM « avait pris part » et « avait assisté à toutes les réunions que la délégation de SARW tenait avec les communautés », a confirmé cette ONG.
Déroulement de l’enquête sur terrain
Pour procéder à l’enquête, SARW a fait appel à des scientifiques venant de tout bord, afin de mieux élucider cette problématique environnementales, qui ronge les villages environnants TFM. « Ainsi pour lever toute équivoque sur les résultats de l’audit environnemental, quatre bureaux d’études ou laboratoires ont été sélectionnés. Il s’agit de : Laboratoire de la faculté de polytechnique de l’université de Lubumbashi (laboratoire environnemental) ; Service de dermatologie des cliniques universitaires de Lubumbashi ; l’Office congolaise de contrôle (OCC), et centre de recherche Agro-alimentaire(CRAA) ».
Ces chercheurs ont collecté au mois de septembre 2021 des « échantillons (des eaux, de l’air et des feuilles) sur différents sites en amont et en aval de l’usine à chaux, dans les rivières et les puits d’eau forés par TFM en plein village Kabombwa », explique SARW.