Dans un contexte de Chine bashing en République démocratique du Congo de part le contrat du siècle « minerais contre infrastructures » signé entre les deux pays en 2008, le Président congolais s’est envolé pour Pékin question de rencontrer en tête-à-tête son homologue chinois. Sur la table, Kinshasa, sous pression des organisations internationales qui ne jurent qu’à la dissolution de ce contrat qui donne l’avantage à la Chine d’exploiter les minerais congolais, tente de renégocier certaines clauses.
En dépit de cette pression, la Chine reste optimiste. Dans un très court message, l’ambassadeur chinois en poste à Kinshasa se dit « convaincu que la visite sera couronnée de succès et donnera une nouvelle impulsion à la coopération stratégique entre la Chine et la RDC ».
La visite du Président congolais en Chine est principalement marquée par l’exploitation minière. La SICOMINES, cette joint-venture née avec les actifs miniers de la Gécamines, est présentée par bien de rapports comme une « escroquerie et un bradage ». Des accusations que réfute la Chine, présentant les infrastructures déjà offertes à la RDC de suite de ce contrat.
Cet accord chiffré à plus de 6,2 milliards de dollars américains prévoyaient un financement des projets d’infrastructures en République démocratique du Congo – en utilisant le produit d’une mine de cuivre et de cobalt – par des entreprises publiques chinoises.
« On ne donne pas le dos à la Chine »
Selon plusieurs indiscrétions et des sources proches de la présidence congolaise approchées par MINES.CD, ce voyage de Félix Tshisekedi se veut une « opportunité » pour les deux pays de consolider leur coopération tant économique que politique.
« Il ne sera nullement question de tourner le dos à la Chine par contre, une réelle volonté de ces deux pays, de raffermir les liens et de partir sur une nouvelle base », nous expliquait un haut responsable congolais et membre du comité stratégique qui table sur cette révision.
TFM courtisé
Dans le cadre des préparatifs de l’arrivée de Tshisekedi, la ministre congolaise des mines, Antoinette N’samba Kalambayi a eu une séance de travail avec une forte délégation de CMOC, société gestionnaire de TFM.
Sun Ruiwen, président-directeur général de CMOC – un grand groupe chinois qui finance les activités minières de Tenke Fungurume en RDC – était le premier chef d’entreprise a échangé avec la ministre congolaise des mines, qui l’a rassuré de la volonté de Félix-Antoine Tshisekedi et du gouvernement congolais qui tiennent à « maintenir la coopération avec son entreprise ».
« La preuve en est que la suspension des exportations de TFM a été levée et à ce jour ils peuvent reprendre avec ce qui était leur quotidien », a dit la ministre des mines.
« CMOC travaillera toujours au côté du peuple congolais »
Profitant de cette rencontre, Antoinette N’samba Kalambayi a invité le patron de CMOC – dont le groupe exploite déjà du nickel au Brésil – à déployer aussi son expertise dans l’exploitation de nickel en République démocratique du Congo qui regorge de très grandes quantités de ce produit inexploitées dans le Kasaï.
Pour sa part, le numéro un de CMOC a rassuré la ministre des Mines, de la prise en compte de sa demande sur le nickel du Kasaï et qu’en plus de la création des deux centrales hydroélectrique et photo-voltaique qui permettront à TFM de faire passer sa production actuelle évaluée à 250.000 tonnes de cuivre à 600.000 tonnes l’année prochaine et pour le cobalt de 20.000 tonnes à 60.000 tonnes l’année prochaine.
Sun Ruiwen a également indiqué que son groupe travaillera toujours au côté du peuple congolais représenté par son dynamique Président de la République à qu’il a souhaité « bonne chance à toutes ses politiques publiques ».
Stéphie MUKINZI M