Le sanctuaire faunistique de la Garamba situé dans la province du Haut-Uélé et créé avec pour objectif de protéger les habitats de plusieurs animaux dont les éléphants, les girafes et les okapis, a reçu la semaine dernière une gratification de 16 rhinocéros blancs issus d’Afrique du Sud.
En effet, la grande opération de réintroduction d’une dizaine de ces espèces en voie d’extinction dans leur nouveau milieu d’habitation, a été réalisée avec succès par experts animaliers. Ces rhinocéros blancs seront suivis des autres au cours de trois prochaines années.
Cette expédition a été rendue possible grâce à des démarches menées par Kibali Gold Mine, filiale de Barrick Gold, une entreprise canadienne d’exploitation et de développement des sites miniers, œuvrant dans les territoires de Watsa et Faradje au Haut-Uélé, en République démocratique du Congo.
« Les 16 premiers rhinocéros sont attendus à Garamba d’ici la fin du deuxième trimestre de cette année et ils seront suivis de 60 autres au cours des trois prochaines années », déclarait Mark Bristow, président de Barrick Gold Corporation, tout en renchérissant ses propos en affirmant que l’objectif est de créer un nouveau groupe de population pour cette espèce afin de contribuer à sa survie à long terme – tout en renforçant l’attractivité du parc – « car la conservation de la biodiversité est fondamentale pour la survie de la planète, essentielle pour lutter contre le changement climatique et a un rôle important à jouer dans la guerre contre la pauvreté ».
« La venue des rhinocéros blancs va booster le tourisme »
Au cours de cette cérémonie de réintroduction de ces rhinocéros au parc de la Garamba, le gouverneur du Haut-Uélé, Christophe Nangaa, présent sur place, avait laissé entendre de cette réalisation s’agissait « d’un grand défi zoologique ». A en croire ses propos, la venue de ces animaux dans ce parc – qui occupe 20% de l’étendue provinciale – doit être « rentabilisée ».
« Je pense bien que la venue des rhinocéros blancs va booster le tourisme et va aussi nous contraindre, autant le gouvernement central et provincial, à travailler sur les infrastructures de façon que nous soyons très fréquentables. Parce que si cela n’est pas fait, je pense qu’on aura jeté de l’argent dans l’eau. Nous supposons que ces animaux vont attirer l’attention du monde entier qui doit comprendre qu’il y a des gens qui vivent autour de ces animaux et qu’il y a un parc qui se retrouve dans une province », a expliqué l’autorité provinciale devant les médias.
La relocalisation de rhinocéros blancs dans le Garamba intervient dans le cadre de l’initiative de protection, de promotion de la biodiversité et conservation de la faune sauvage prônée par Barrick. Cette entreprise, convient-il de souligner, finance la pose des colliers GPS sur les éléphants et les lions, la connexion satellitaire et les soins vétérinaires.
Garamba, l’un des plus grands parcs de la RDC
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, le parc national de la Garamba est à ce jour, l’un des plus anciens et grands parcs nationaux au niveau continental. Elle est devenue célèbre suite à la population de ses rhinocéros blancs dont l’effectif a sensiblement chuté à travers le temps, en passant d’environ 1.000 animaux en 1960 à seulement 15 individus, 34 ans après.
La réserve du parc de la Garamba regorge en son sein plusieurs autres animaux comme les éléphants, girafes du nord, hippopotames, buffles et okapis. En outre, les paysages du parc comprennent d’immenses savanes, herbeuses ou boisées, entrecoupées des forêts-galeries le long des rivières et de dépressions marécageuses.
Pour rappel, afin de superviser le projet de réintroduction de ces 16 rhinocéros blancs, Kibali Gold Mine s’est associé à African Park et l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), établissement public chargé de la conservation des aires protégées en République démocratique du Congo.
Monge Junior Diama