Alors qu’elle est jusque-là leader incontournable de la production mondiale de cobalt – avec plus de 70% de production à elle seule – la République démocratique du Congo devrait voir sa domination sur la planète diminuer à 57 % d’ici 2030.
Au même moment, l’Indonésie accroît sa production de cobalt en tant que sous-produit de son industrie du nickel en pleine expansion.
L’année dernière, l’Indonésie a produit jusqu’à 9 500 tonnes contre 2 700 tonnes, il y a deux ans, avec le potentiel de décupler la production d’ici 2030. Au total, la production mondiale de cobalt a atteint 197 791 tonnes, la République démocratique du Congo contribuant pour un peu moins de 145 000 tonnes de ce mélange.
La croissance exponentielle du secteur des véhicules électriques devrait entraîner un doublement de la demande mondiale de cobalt d’ici 2030. Ceci est la conséquence du fait que celle-ci est le plus grand consommateur de cobalt, avec une demande totale de 40 %.
« La chute des prix du cobalt, qui a chuté de près de 30 % cette année à 13,90 dollars la livre, a durement touché la RDC », a précisé Cobalt Institute.
Le travail des enfants et l’avenir du cobalt
Les préoccupations en matière de droits de l’homme associées à l’exploitation minière artisanale du cobalt en République démocratique du Congo et au travail des enfants ainsi qu’aux violations des droits de l’homme qui y sont liées ont fait en sorte que les perspectives à plus long terme du cobalt pourraient se heurter à des obstacles en raison des efforts visant à réduire son utilisation dans les batteries.
Une décision du tribunal fédéral de Washington publié en 2021, a révélé que la société mère de Google Alphabet, Apple, Dell, Microsoft et Tesla, ont opté pour un recours collectif revendiquant leur responsabilité dans le travail présumé d’enfants dans les mines de cobalt congolaises.
À l’heure actuelle, les efforts en cours consentis pour substituer le cobalt dans les applications de batteries, n’empêcheront certainement pas le cobalt de rester « une matière première vitale pour l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement des batteries dans les années à venir ».
La demande de composant essentiel des chimies clés des batteries lithium-ion rechargeables utilisées dans les véhicules électriques – ayant connu un changement significatif dans son paysage de production mondial – devrait plus que doubler d’ici les sept prochaines années pour atteindre 388 000 tonnes.
Monge Junior Diama