Lors de la deuxième journée de la 9ème édition de l’Alternative Mining Indaba (AMI) à Lubumbashi, Resource Matters recentre les débats sur la « stratégie et feuille de route de la société civile pour une gouvernance responsable des minerais stratégiques » en République démocratique du Congo.
Ce haut panel, qui a réuni des experts de la société civile jeudi 30 octobre au Pullman Karavia, a attiré l’attention sur la définition de la vision de la RDC en matière d’exploitation des minerais stratégiques au profit des populations.
Dès l’entame de la session, Jimmy Munduriek, Directeur pays de Resource Matters, une organisation internationale qui favorise les synergies avec les organisations de la société civile congolaise évoluant dans le secteur extractif, a présenté le Livre Blanc sur la
gestion des minéraux de la transition énergétique. D’après Jimmy Munduriek, ce livre blanc se penche sur la stratégie dans l’élaboration et la mise en œuvre de la vision de l’État congolais sur les minéraux de la transition énergétique en RDC. 

« C’est important dans cette stratégie que le gouvernement dise : C’est quoi la vision pour le secteur des minerais stratégiques ou de transition énergétique ? Le gouvernement doit dire également le profil des investisseurs qu’il veut attirer pour l’exploitation de ses minerais », a déclaré le directeur pays de Resource Matters.
Et d’ajouter : « Le gouvernement congolais doit avoir une politique claire de maîtrise de sa géologie et de son sous-sol pour savoir les minerais que nous avons au pays, la quantité et la réserve pour permettre de conclure des partenariats en connaissance des causes ».
Toutefois, Munduriek a expliqué que le pays, durant ses années d’exploitation, manquait de politique claire sur ce dont le pays voulait faire de minerais, essentiels dans les solutions climatiques à travers le monde. Cette stratégie, estime Munduriek, pourra combler ces lacunes.
Définir les priorités pour sauvegarder les intérêts des populations

Le livre Blanc, explique Jimmy Munduriek, appelle le gouvernement à réfléchir sur la production des minerais dans le pays, notamment le volume des exportations. Ces observations résultent d’un souhait national de préserver l’avenir des populations autour des mines.
Munduriek pense que l’adoption de la stratégie, contenue dans le livre blanc, permettra au gouvernement congolais de définir clairement les rôles de chacune de ses institutions pour défendre les intérêts des populations face à l’exploitation de minerais stratégiques.
« La stratégie doit définir le rôle qu’on donne aux entreprises du portefeuille de l’État pour permettre à l’Etat de reprendre la main sur les minéraux de la transition énergétique », dit Munduriek. « Nous avons également parlé de l’électricité évidemment. Chaque entreprise qui vient doit s’installer au pays, doit montrer où elle va tirer ses sources d’énergie ».
Pour Munduriek, le Livre blanc sur la stratégie d’exploitation des minerais de transition tourne autour de plusieurs aspects dont la définition des priorités pour asseoir la stratégie en matière d’exploitation des minéraux stratégiques congolais.
La stratégie en six axes prioritaires

Selon Jean-Pierre Okenda, de l’ONG la Sentinelle, qui a pris part aux travaux d’élaboration de la Stratégie nationale en matière d’exploitation des minerais stratégiques avec Resource Matters, la stratégie s’est élaborée en six priorités principales.
« La démarche de la société civile a consisté à identifier les priorités sur la façon dont le gouvernement compte utiliser les minerais stratégiques. Au total, il y a six priorités principales parmi lesquelles un accent a été mis sur la nécessité de devoir apporter la contribution au gouvernement, être en mesure de formuler et d’articuler nos attentes en tant que citoyen pour amener le gouvernement à prendre la stratégie parce que jusqu’à présent le Congo n’a pas encore de stratégie », a-t-il clarifié au micro de Mines.cd
Et de poursuivre :« Il est essentiel de s’assurer que le gouvernement prenne une stratégie qui s’allie aux aspirations citoyennes. C’est pourquoi la stratégie parle des questions de protection de l’environnement, des droits humains et des populations locales »
À cet effet, Okenda a annoncé la tenue prochaine des consultations nationales pour élaborer un document final à soumettre au gouvernement congolais sur la stratégie nationale en matière d’exploitation des minerais stratégiques de la RDC.
En outre, dans la synergie avec les autres membres de la société civile congolaise, Resource Matters s’implique dans l’action collective pour que l’exploitation minière profite aux communautés locales. En tant que membre du consortium Makuta ya Maendeleo, ils veulent améliorer la gestion fiscale dans les zones minières. Avec la coalition Congo N’est Pas à Vendre, ils luttent contre la corruption. Avec le Réseau Mwangaza, ils luttent pour une électricité fiable, durable et accessible à tous.

 
             
         
         
         
        


