Alors qu’elle est jusque-là, premier pays producteur du germanium et du gallium – deux métaux indispensables à la fabrication des panneaux photovoltaïques aux puces et des semi-conducteurs – la Chine annonçait récemment de nouvelles mesures restrictives sur leur exportation à partir du début août prochain.
Comme renseigné par la Critical Raw Materials Alliance, l’offre mondiale du germanium et du gallium est largement dominée par Pékin – 60 % du germanium et 80 % du gallium – à cet effet, les restrictions chinoises inquiètent donc plusieurs pays, dont ceux de l’Union européenne.
« La Commission européenne a ainsi fait part de ses inquiétudes par rapport à la décision chinoise, qui ne serait pas conforme aux normes de l’OMC », a expliqué la source précitée.
Plusieurs observateurs voient dans cette mesure une nouvelle escalade dans les tensions avec le bloc occidental ; alors que la Chine elle-même a avancé comme justifications : « la nécessité de protéger sa sécurité nationale et la paix mondiale ».
Les mesures restrictives devraient perturber l’approvisionnement occidental en semi-conducteurs, en réponse à la décision des États-Unis de restreindre l’accès des entreprises chinoises à certaines technologies américaines, dont le cloud.
RDC, l’alternative…
« La RDC peut devenir une alternative à l’offre chinoise de germanium », indiquait le mercredi dernier à Reuters, le président de la Gécamines, Guy Robert Lukama.
Même si la République démocratique du Congo se trouve dans la difficulté de répondre de façon générale à la pénurie mondiale à venir du germanium, le mineur étatique, Gécamines, peut au minimum essayer d’accroitre ses parts de marché en adaptant sa stratégie à cette nouvelle situation. Elle peut également tirer profit « d’une flambée éventuelle des prix en augmentant ses recettes d’exportation de germanium ».
Dans ce contexte, la Gécamines annonçait un investissement de 75 millions de dollars américains pour la construction d’une nouvelle unité hydrométallurgique au profit de sa filiale STL, la Société congolaise pour le traitement du terril de Lubumbashi. En même temps, l’entreprise minière congolaise peut aussi compter sur la mine de zinc et de germanium de Kipushi, où la production devrait reprendre l’année prochaine avec le soutien d’Ivanhoe Mines, un groupe canadien.
En outre, la République démocratique du Congo devrait également faire face à une concurrence de taille, car plusieurs autres acteurs dont le russe Rostec et l’hollandais Nystar ont également l’ambition de palier aux restrictions chinoises.
Monge Junior Diama