Le carnage perpétré dans la nuit du dimanche 27 juillet 2025 à Komanda, dans le territoire d’Irumu, serait la conséquence directe de l’absence de mesures sécuritaires et de dispositifs de défense préventive. C’est ce qu’a déclaré le député provincial Isaac Lebisambo, dans une réaction recueillie par Mines.cd, dénonçant la concentration des éléments des FARDC dans des carrés miniers plutôt que dans les zones fortement menacées par les rebelles ADF.
Selon l’élu, les forces armées congolaises auraient été prioritairement déployées pour protéger les intérêts d’investisseurs chinois actifs dans les zones minières, au détriment de la protection des populations civiles.
« Le régiment a plutôt déployé les hommes dans les zones minières de l’autre côté de la route qui mène vers Yedi. Au lieu de sécuriser la population, les militaires ont été déployés pour sécuriser les Chinois. Nous ne comprenons pas la mission de ces militaires », a fustigé le député Isaac Lebisambo.
L’attaque, attribuée aux Allied Democratic Forces (ADF), s’est déroulée entre 1h et 3h du matin, sans aucune intervention de l’armée, pourtant présente dans la zone, ni de la MONUSCO, qui dispose d’une base dans le centre de Komanda. Les assaillants ont tué des civils à la machette et par balles, certains dans une église en pleine veillée de prière, d’autres dans leurs habitations.
Face à cette tragédie, le député exige des enquêtes immédiates et l’interpellation du commandant du régiment basé à Komanda.
« Nous exigeons l’interpellation du commandant de ce régiment. Il doit justifier pourquoi ces faits se sont déroulés avec une telle ampleur sans que l’armée n’intervienne. Ce commandant doit répondre de ces actes devant la justice militaire », a-t-il martelé.
Des massacres de plus en plus ciblés
Ce drame intervient dans un contexte de dénonciation récurrente, par les acteurs de la société civile, du déploiement sélectif des militaires vers les sites miniers au détriment des zones à haute insécurité. Acculés à Mambasa et dans plusieurs zones du Nord-Kivu, les ADF multiplient les attaques meurtrières contre les civils, en représailles.
Il s’agit du deuxième massacre d’envergure en Ituri depuis le début du mois. Le précédent, moins relayé médiatiquement, avait eu lieu à Katerain, dans le territoire de Mambasa, où plus de 70 personnes avaient été tuées en une seule nuit.
Azarias Mokonzi