Le secteur minier congolais a été très mouvementé durant toute l’année 2023, qui s’est récemment achevée. De l’exportation des premiers minerais congolais vers les Émirats arabes unis au scandale du contrat sino-congolais, en passant par la nomination de nouveaux administrateurs à la tête de la Gécamines, tout était réuni l’année dernière pour marquer les esprits.
Dans sa rétrospective annuelle de 2023 – et pour mieux se projeter en cette nouvelle année – la rédaction de MINES.CD vous propose les cinq faits marquants ayant fait la Une de l’actualité en République démocratique du Congo.
- L’exportation de l’or congolais aux Émirats arabes unis
L’année 2023 a plutôt bien débuté en République démocratique du Congo. Après la signature d’un contrat de partenariat entre les gouvernements congolais et émirati en décembre 2022, Kinshasa annonçait le 12 janvier 2023, l’expédition du tout premier lot d’or résultant du commerce équitable, vers d’Abou Dabi.
24 heures plus tard, c’est le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, lui-même qui assistait à la vente du premier lot d’or aux Émirats arabes unis, au cours d’une cérémonie organisée à la cité de l’Union africaine dans la ville de Kinshasa.
Cette première expédition a été rendue possible grâce aux différentes exploitations de l’entreprise Primera Gold DRC, résultant d’un partenariat du commerce équitable entre la République démocratique du Congo et les Émirats arabes unis.
- Le scandale du contrat sino-congolais et la visite de Tshisekedi en Chine
N’étant pas un fleuve tranquille depuis plusieurs années, le secteur minier congolais va livrer son premier scandale dès le premier trimestre de l’année 2023. En mars, dans ses conclusions de l’étude menée sur le contrat sino-congolais dans le but d’en faire une évaluation sans « complaisance », l’Inspection générale des finances (IGF) a indiqué que les minerais extraits du sous-sol congolais « peuvent être estimés à plus de 10 milliards de dollars américains alors que les infrastructures construites par la chine pour la République démocratique du Congo ne dépassent pas les 800 millions de dollars américains », ainsi elle avait appelé à la résiliation ou revisitation de ce contrat entre Kinshasa et Pékin.
Pour calmer le jeu, du 24 au 29 mai 2023, Félix Tshisekedi a rencontré son homologue chinois, Xi Jinping, à Pékin. Les deux chefs d’État ont convenu de renforcer les échanges de haut niveau et la confiance politique mutuelle, et de fournir un soutien et une garantie plus solides pour le développement du partenariat stratégique global entre les deux pays.
Les deux parties avaient également témoigné leur volonté commune de renforcer davantage la coopération pratique dans les domaines de la construction d’infrastructures, de l’energie, de l’agriculture, de l’exploitation minière et d’autres domaines, et de promouvoir la mise en œuvre de grands projets tel que le projet hydroélectrique du fleuve Congo.
- Le dénouement du conflit CMOC – Gécamines
En juillet 2022, l’entreprise minière étatique congolaise, Gécamines, accusait le géant chinois CMOC d’avoir « volontairement sous-estimé les réserves minérales du projet afin de payer moins de redevances, et lui devrait jusqu’à 7,6 milliards de dollars américains ».
Par conséquent, elle avait donc ordonné l’interdiction des exportations à Tenke Fungurume, une mesure qui a presque duré toute une année et a entrainé le stockage à la mine de plusieurs centaines de millions de dollars de cuivre et cobalt.
Après pratiquement neuf mois de bras de fer, en avril 2023, les deux parties – Gécamines et CMOC – avaient finalement trouvé un terrain d’attente à leur différend. Toutefois, au moment de l’officialisation de la résolution du conflit, aucune des parties n’avait donné des précisions quant à la reprise des expéditions.
Plus tard, on apprendra que tout en préparant les documents de la coentreprise, toutes les parties se sont mises d’accord notamment sur les questions relatives au montant total du règlement, qui était fixé à 800 millions de dollars américains, sur une période de six années. Un paiement échelonné par le mineur étatique, Gécamines.
Au cours de la période de service existante du projet à partir de l’année en cours, Tenke Fungurume Mining avait promis de distribuer un dividende cumulé aux actionnaires d’aumoins 1,2 milliard de dollars américains avec la Gécamines.
- De nouveaux mandataires à la tête de la Gécamines et la fin de l’ère Yuma
Dans une ordonnance présidentielle rendue publique le 27 février 2023, le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi a procédait à la nomination de nouveaux animateurs de l’entreprise minière étatique, Générale Carrière des Mines
(Gécamines).
Cette nouvelle série de nominations est ainsi venue marquer la fin de la décennie Albert Yuma à la tête de cette entreprise du portefeuille de l’État, plus l’intérim assurée par Kaputo Kalubi, qui a été nommé en décembre 2021.
Dans la nouvelle configuration de la Gécamines, Guy Robert Lukamakuzi est devenu le nouveau Président du Conseil d’administration (PCA), en remplacement d’Alphonse Kaputo Kalubi, alors que Placide Kala Basidiwa a été nommé Directeur général (DG) et remplace Hilaire Ntambwe Kabongo Ngoy à ce poste.
- Le détournement de 10 millions USD à la Gécamines
Le 1er novembre dernier, l’inspecteur général des finances, Jules Alingete, chargeait plusieurs hauts cadres de la Générale des carrières et des mines (Gécamines) accusés d’avoir détourné plus de 10 millions de dollars américains de sa filliale, Société Immobilière du Congo (SIMCO).
Le patron de l’IGF confirmait la présence d’un communiqué au sein de son institution faisant rapport de cette situation financière du mineur étatique, et a confirmé « l’implication » de Guy Robert Lukama – actuel président du Conseil d’administration de la Gécamines – avec l’entièreté de son équipe.
Jules Alingete avait ainsi précisé que cette « magouille » a été découverte au mois de septembre 2023, tout en indiquant que toutes les mesures sont prises pour récupérer les fonds détournés.