Au cours d’une conférence de presse tenue le vendredi 24 mars dernier, au siège de l’ambassade de Chine dans la capitale congolaise, Kinshasa, la Sino-congolaise des Mines (SICOMINES SA) a fixé l’opinion publique sur les clauses de la mise en œuvre du contrat sino-congolais signé en 2008 entre l’État congolais et les entreprises chinoises.
Au cours de cette conférence de presse, co-animée avec Zhu Jing, ambassadeur chinois accrédité en RDC, la secrétaire du Conseil d’administration de la SICOMINES SA, Diao Yings, a présenté l’état des lieux des travaux exécutés par la parties chinoise dans le cadre du susdit contrat.
Poursuivant ses propos, cette représentante de la SICOMINES SA a fait savoir qu’ils ont déjà exécuté une quarantaine d’infrastructures sur le territoire congolais, en conformité au cahier de charge du contrat sino-congolais.
Selon elle, ces infrastructures figurent dans l’annexe de la convention signée il y a 15 ans entre l’État congolais et les entreprises chinoises. Le susdit annexe, comprend une trentaine d’hôpitaux, 3.000 kilomètres des chemins de fer, la réhabilitation des aéroports de Kavumu, et celui de Goma.
« Quant à la surfacturation des travaux relevée dans le rapport de l’IGF, la SICOMINES a jeté la balle dans le camp de l’Agence congolaise de grands travaux -ACGT- sensée répondre à cette question », a indiqué le journal congolais Africa News dans ses colonnes.
Selon cet hebdomadaire, la conférence de presse de la SICOMINES SA coïncide avec « le dépôt à la justice du rapport de contre expertise des travaux effectuée par le Bureau Technique de Contrôle (BTC) ».
Ledit rapport établit que sur les 822 millions de dollars américains libérés par la SICOMINES pour les infrastructures seuls 300 millions de dollars américains ont pu être retracés alors qu’une grosse fumée noire entoure la destination de 522 millions de dollars.
« Normal que la partie chinoise charge l’ACGT et des regards curieux et soupçonneux se braquent sur Moïse Ekanga, ancien secrétaire exécutif du Bureau de coordination et de suivi du contrat sino-congolais», ont commenté le week-end dernier des sources proches du dossier jointes par le média congolais.
Recommandations de Tshisekedi et contrôle parlementaire en préparation
Lors de la 91ème réunion du Conseil des ministres du gouvernement de la République, le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi évoquait « l’impérieuse nécessité d’une revisitation des contrats de cette convention dans le sens d’un rééquilibrage des avantages visant à garantir les intérêts de la République démocratique du Congo dans l’exploitation de la SICOMINES S.A », avait indiqué le compte-rendu de cette réunion gouvernementale.
A l’ouverture de la session du mois de mars 2023 de l’Assemblée nationale, tenue le mardi de la semaine dernière, le numéro un de la chambre basse du parlement, Christophe Mboso, annonçait également un contrôle parlementaire sur le contrat sino-congolais.
Début des travaux de la revisitation du contrat
Le 22 mars dernier, Guylain Nyembo, directeur de cabinet du Chef de l’État, lançait les travaux qui devaient aboutir à une revisitation du contrat sino-congolais. Au cours de cette séance de travail, l’Inspection Générale des Finances (IGF) avait par l’entremise de son chef, Jules Alingete Key, a présenté les conclusions de son rapport sur l’exécution du programme contenu dans cette convention.
L’inspecteur général-chef de service de l’IGF, Jules Alingete Key avait, en présence de quelques membres du gouvernement, de l’Agence de pilotage, de coordination et de suivi des conventions de collaboration signées entre la RDC et les partenaires privés (APCS), de la Gécamines et du groupement des entreprises chinoises dont la SICOMINES S.A, détaillé les 26 points d’irrégularités contenus dans son rapport sur ce contrat.
Ces éléments présentés par l’IGF devront faire l’objet d’une procédure de vérification censée aboutir à un document de révision du susdit contrat.
« Au vu des éléments de déséquilibre constatés, la partie congolaise est maintenant entrain d’examiner, d’approfondir, on doit arriver à une revisitation. Et puis, ce n’est pas quelque chose d’extraordinaire, parce que la convention elle-même, l’accord, le contrat, lui-même a prévu la revisitation lorsque l’une des parties estime qu’il y a des choses qu’il doivent être modifiées », assurait Jules Alingete Key.
Monge Junior Diama