Visant principalement le rééquilibrage de ses différents accords avec ses partenaires, la République démocratique du Congo désire désormais des partenariats plus équilibrés et répondant à ses différents objectifs stratégiques, révélait à la presse congolaise, lundi dernier, le ministre congolais des Finances, Nicolas Kazadi.
Au cours du briefing presse co-animé avec le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula et le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, l’argentier congolais a tenu à préciser que dans le rééquilibrage des contrats, aucun pays n’est visé ; la République démocratique du Congo veut plutôt des accords « justes » peu importe celui qui se présente comme partenaire.
« Il se trouve que la Chine est aujourd’hui le premier investisseur en RDC, c’est tout à fait légitime pour nous de le faire avec les chinois. Mais ce n’est pas la Chine, qui est en cause, mais l’accord qui est en cause et nous le corrigeons, donc c’est important de le souligner », a-t-il fait savoir.
Poursuivant ses propos, Nicolas Kazadi a insisté sur le fait qu’actuellement lorsqu’on parle d’un partenaire « global et stratégique », c’est parceque Kinshasa souhaite élargir la perspective de la vision, mais aussi parceque l’État congolais sait qu’au moins pendant un temps « il restera très lié à la Chine ».
« Plus 90% de minerais que nous produisons ont comme orientation la Chine, le cobalt et une bonne partie du cuivre. Et c’est la Chine qui est le premier pays de transformation de cobalt à l’échelle mondiale. Donc nous resterons liés pendant un temps. Mais nous avons nos propres objectifs stratégiques, le VPM [Ndlr. Christophe Lutundula] les a mentionnés », a-t-il expliqué.
Concluant le dossier de la coopération sino-congolaise au cours de son intervention, le ministre des Finances a affirmé que l’État congolais veut transformer « localement » ses minerais, afin que la valeur ajoutée reste sur le territoire national.
« Donc c’est tout à fait normal que nous mettions en avant nos objectifs stratégiques et que dans la discussion avec la partie chinoise, que l’on prenne en compte les objectifs stratégiques des deux parties », a renchéri Nicolas Kazadi.
Pour rappel, la Chine demeure la plus grande partenaire commerciale de la République démocratique du Congo. L’année dernière, les deux pays ont réalisé des échanges évalués 21,7 milliards de dollars américains. En même temps, alors que le pays de Tshisekedi produit d’ailleurs 70% du cobalt mondial, la Chine est notamment la principale destination du cuivre et du cobalt congolais, minerais de base dans la production des batteries de voitures électriques.
Monge Junior Diama