Le gouvernement américain se concentre sur des solutions novatrices pour résoudre les tensions liées aux minéraux vitaux en République démocratique du Congo.
Plutôt que de maintenir des sanctions rigides, il cherche à assouplir les restrictions contre le magnat milliardaire des mines, Dan Gertler, sous certaines conditions.
Selon des sources officielles américaines, le Trésor envisage un assouplissement limité des sanctions à l’égard de Gertler, un ressortissant israélien. Cette mesure serait conditionnée à sa cessation totale d’activités commerciales et à la cession de ses actifs en RDC. En particulier, il lui serait demandé de renoncer à ses redevances provenant de trois projets miniers cruciaux, qui regorgent le cuivre et le cobalt.
Ces minéraux sont d’une importance stratégique, notamment pour l’industrie des batteries des véhicules électriques, où le cobalt joue un rôle prépondérant.
Alors que les investisseurs chinois ont connu un essor remarquable en République démocratique du Congo, les acteurs occidentaux ont, quant à eux, adopté une attitude prudente, en partie en raison des antécédents de corruption qui entachent le pays.
Dan Gertler, quant à lui, a été sanctionné par le Trésor américain en 2017 pour son implication présumée dans des accords miniers et pétroliers jugés opaques et corrompus, d’une valeur estimée à plusieurs centaines de millions de dollars, durant le mandat de l’ex Président Joseph Kabila. Le geste de clémence initié par l’administration Trump en fin de mandat, annulé précocement par l’équipe Biden, a placé Gertler sous les feux de la montée.
La récente révélation de la volonté du gouvernement américain d’envisager un assouplissement des sanctions à l’égard de Gertler, rapportée en premier lieu par le New York Times, survient dans un contexte où les États-Unis s’efforcent d’attirer davantage d’investissements dans les minéraux indispensables à l’industrie des véhicules électriques. Cette stratégie vise à diversifier les sources d’approvisionnement, en cherchant des alternatives aux entreprises chinoises qui détiennent une position dominante dans ce secteur en plein essor.
En 2022, un accord a été conclu entre Dan Gertler et la République démocratique du Congo. Dans les clauses, il était prévu la restitution d’une partie des actifs de Gertler en échange d’une aide pour influencer le gouvernement américain en vue de lever les sanctions qui pesaient sur lui.
Cependant, un élément clé de cet accord a suscité des réactions diverses : Gertler a conservé ses droits sur les redevances provenant des plus grandes sources mondiales de cobalt en dehors de la Chine.
Grâce à ces flux de redevances, Gertler a engrangé des centaines de millions de dollars provenant de projets métallurgiques détenus par Eurasian Resources Group et Glencore Plc, selon les estimations de Congo Is Not For Sale, une coalition regroupant des groupes anti-corruption tant congolais qu’internationaux.
Pour rappel, Gertler est arrivé au Congo pour la première fois en 1997 et a noué une amitié avec le Président d’alors Joseph Kabila, qui a conduit à des investissements de plusieurs milliards de dollars dans les minéraux et le pétrole.