Le député national Édouard Mwangachuchu et président de l’ancienne milice armée de CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) muée en 2009 en parti politique a été mis aux arrêts par la Justice congolaise.
En effet, la Haute Cour Militaire a ouvert depuis vendredi 03 mars 2023, un procès dans l’affaire opposant le ministère public au député national, en procédure de flagrance après la découverte, le 1er mars dernier au domicile de l’élu du territoire de Masisi, situé dans la commune de Gombe à Kinshasa, après une perquisition, des effets militaires dont des armes, munitions, Motorola, clés USB, ordinateurs etc.
Le ministère public a retenu des lourdes charges contre cet élu du territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu notamment la trahison, atteinte à la sûreté de l’État, participation à un mouvement insurrectionnel, association de malfaiteurs et l’incitation à commettre des actes contraires à la discipline.
Récemment, une force locale d’autodéfense a, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, affirmé avoir découvert une cache d’armes dans l’une des concessions de cet élu qui selon eux, l’arsenal serait destiné aux terroristes du M23 qui mènent des offensives dans ce territoire.
Aussi, le député Édouard Mwangachuchu, patron de la société minière de Bisunzu (SMB) a plusieurs fois été accusé par ses adversaires politiques d’entretenir une milice privée, qui serait responsable de l’insécurité dans le Masisi, son fief électoral.
En 2022, le député national élu de Masisi Justin Ndayishimiye avait, à travers une motion d’information au cours de la plénière du 19 mai 2022, accusé son collègue des actes de meurtres, tortures, extorsions et autres traitements inhumains et dégradants infligés aux populations de Masisi.
Dans sa motion, il a pointé du doigt son collègue Edouard Mwangachuchu qu’il a accusé d’entretenir dans cette partie de la République, plus précisément sur le PE 4731 à Rubaya, les milices de la mort.
La crise dans le Masisi est sous-tendue principalement par l’exploitation artisanale des minerais des 3 T sur fond de superposition des titres de la SMB sur ceux de la SAKIMA et de bafouillage des droits des populations. En effet, selon un article de Zoom Éco, le PE 4731 (36 carrés) attribué à la SMB et sur laquelle elle exerce ses activités minières résulte de l’amputation en 2000, lors de la rébellion du RCD/Goma dont Edouard Mwangachuchu fut haut cadre, de la concession de la SAKIMA, présentement réduite à 324 carrés. Il n’y a jamais eu cession par SAKIMA d’une partie de son patrimoine. Raison pour laquelle, les populations, qui rappellent aussi l’adhésion d’Edouard Mwangachuchu au CNDP et au M23, qualifient cette occupation d’une portion de la concession de la précitée de butin de guerre.
Il sied toutefois de rappeler que tout récemment, le député Édouard Mwangachuchu a été interpellé et mis à gardé à vue à l’Auditorat militaire à Kinshasa. Il a été libéré sous caution.
Carmel NDEO