Au cours d’une interview exclusive accordée à MINES.CD, le directeur de la structure Afriwatch, Emmanuel Umpula, a estimé qu’il n’y a aucune différence entre le régime précédent de Joseph Kabila et l’actuel de Félix-Antoine Tshisekedi, en termes de gestion du secteur minier.
Selon lui, tous les problèmes évoqués depuis l’arrivée au pouvoir de Félix-Antoine Tshisekedi, l’ont été également durant les 18 ans de pouvoir de Joseph Kabila et donc, « il n’y a pas une grande différence entre les deux ».
« Que ça soit pour les entreprises du portefeuille et les entreprises privées, on continue toujours dans les mêmes tares, les mêmes difficultés, le problème de gouvernance, le problème de transparence, le problème de payer les indemnités ce que les entreprises doivent payer, la gestion des entreprises du portefeuille, la protection de l’environnement, je parlerai aussi de l’exploitation artisanale », s’est lamenté Emmanuel Umpula, tout en expliquant que malgré les efforts consentis par l’Inspection générale des finances (IGF), qui essaye de se démarquer, « c’est la même chose ».
Comme remède, le numéro un d’Afriwatch a proposé à ce que toutes les entreprises du portefeuille arrêtent de « nommer des gens sous bases des intérêts politiques ». Pour lui, le pays a besoin des gens qui doivent être nommés sur base de leurs compétences, du travail qu’ils peuvent apporter avec une bonne vision, ainsi que d’une bonne planification pour relever les défis des entreprises du portefeuille.
« Malheureusement, on continue à nommer, comme par le passé, à la tête de nos entreprises publiques des personnes qui n’ont aucune compétence, des gens qui viennent répondre à des agendas des partis politiques. C’est une faiblesse énorme. Je pense aussi que même au niveau des différents ministères du service de l’Etat qui interviennent dans le secteur public c’est la même chose », a-t-il renchéri.
Les sanctions administratives et judiciaires ont également été proposées, afin que les différents gestionnaires de la chose publique soient tenus « responsables de leurs gestions pendant et après leurs mandats ».
« Regardez comment on gère nos entreprises, ils ont des avantages énormes. Ils continuent à gérer leurs biens privés et donc il faut bien des sanctions à ce niveau là quand je dis sanctions. Ça peut être positive ou négative. Voilà on a le même résultat, le même effet que nous avons. Aujourd’hui, il n’y a rien qui a marché. Si on arrive pas à ce niveau de nomination à changer cela, on avance pas », a conclu Emmanuel Umpula.
En République démocratique du Congo, le secteur minier est celui de plusieurs affaires, scandales et rebondissements. Depuis 2019, beaucoup de dossiers mettant en cause directement l’administration publique ont défrayé la chronique, à l’exemple du dossier Glencore – au cœur d’un scandale de corruption et qui avait décidé de payer à l’état congolais 180 millions dollars – l’affaire Lithium de Manono, entre AVZ Minerals et la Cominiere, mais également Primera Gold, dans laquelle la joint-venture n’appartenait pas à l’Etat émirati mais plutôt à une entreprise privée.