Dans la province du Haut-Katanga, Justicia Asbl, une organisation de défense des droits de l’homme, a appelé aux poursuites judiciaires contre des immigrés, dont des chinois et des libanais, impliqués dans l’exploitation illégale des minerais en territoire de Kambove, au sud-est de la République Démocratique du Congo (RDC). C’est ce qui ressort de son communiqué rendu public samedi à Kinshasa.
Justicia Asbl avait récemment félicité le Ministre provincial des Mines et Environnement Lucien Lumano pour avoir ordonné l’arrêt de l’exploitation industrielle sur un site artisanal ainsi que l’arrestation des immigrés illégaux. La même structure a encouragé les autorités politico-administratives à initier des actions judiciaires visant à fermer des coopératives minières illégales et à en déférer les responsables devant la justice. « Justicia asbl recommande au Ministre des Mines de saisir les instances judiciaires compétentes contre les sujets chinois et libanais clandestins arrêtés lors de cette opération et les poursuivre non seulement pour séjour irrégulier, mais également pour exploitation illégale des minerais », a écrit cette organisation dans son communiqué.
En effet, en début de semaine, Lucien Lumano avait ordonné l’arrestation de quelques immigrés qui avaient transformé un site minier artisanal à Kambove en site d’exploitation industrielle. Ces immigrés ont agit en collaboration avec des congolais qui soutiennent cette fraude minière dans le territoire de Kambove. Il y avait parmi ces immigrés des sujets libanais en situation irrégulière sur le territoire congolais.
Maitre Timothée Mbuya, Président de Justicia Asbl, a salué cette prise de position. « Ces mesures sont courageuses et mériteraient d’être soutenues en vue de promouvoir un assainissement de la chaîne des valeurs en minerais responsable dans la région de l’ex-Katanga », a-t-il souligné.
Par ailleurs, Justicia Asbl dit souhaiter la mise en place d’une commission d’enquête dans laquelle les acteurs de la société civile seront présents pour identifier et détecter tous les illégaux sur les sites miniers des industriels et des coopératives.
L’association a en outre fustigé le transport, par plusieurs camions, des minerais illégaux riches en cuivre et cobalt provenant du territoire de Kambove. « Comment comprendre ce niveau de prédation ? Qui autorise la circulation de ces camions sur la voie publique ? Est-ce que les services attitrés sont impliqués dans ce vol à ciel ouvert des minerais de cuivre et de cobalt ? Quelles seraient les conséquences de l’exploitation minière industrielle clandestine sur les droits humains, l’économie de la province et du pays ? À quelle échelle peut-on situer cette exploitation minière clandestine ? », s’est-elle interrogée.