Dans les coulisses de l’administration minière au Haut-Katanga, le climat s’alourdit autour du Service d’Assistance et d’Encadrement de l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Échelle (SAEMAPE). Une série de décisions prises par la direction générale à Kinshasa, en dehors des circuits officiels, a plongé la direction provinciale dans un désordre aux relents de crise institutionnelle.
Un limogeage controversé, une réaffectation surprenante
Tout commence avec la suspension – jugée irrégulière – de Mwaba Mutandwe, alors directeur provincial du SAEMAPE. Apprécié pour sa gestion rigoureuse de la chose publique, il est brusquement écarté, sans qu’aucune communication claire n’ait été adressée à l’administration locale, ni au ministère de tutelle. Une décision précipitée qui a provoqué l’indignation d’une partie du personnel.
Contre toute attente, le directeur général de SAEMAPE, Jean-Paul Kapongo, a désigné un inspecteur pour assurer l’intérim, écartant ainsi les voies normales de succession, à savoir les chefs de division technique ou administrative et financière. Une démarche qui a surpris plus d’un dans l’administration. Ce choix, en rupture avec les règles établies, interroge sur les véritables intentions de la direction générale.
Une levée de suspension sans retour à la fonction initiale
Dernier rebondissement en date : la levée de la suspension de Mwaba Mutandwe. Mais là encore, l’affaire se complique. Au lieu de réintégrer ses fonctions de directeur provincial, ce dernier est affecté, par simple correspondance du DG, à la direction technique. Une décision unilatérale prise sans avis ni validation du ministère des Mines, pourtant seul habilité à entériner ce type de réaffectation.
De surcroît, le directeur général aurait instruit en urgence une remise et reprise entre l’intérimaire désigné par lui-même et le titulaire nommé par arrêté ministériel, en violation flagrante de la hiérarchie administrative.
Des tensions internes aux risques de crise institutionnelle
Ces manœuvres, qualifiées de « passage en force » par plusieurs agents et cadres, ont soulevé un tollé dans l’administration provinciale. Certains y voient une stratégie délibérée pour contourner le pouvoir du ministère et imposer une gestion parallèle. D’autres dénoncent une dérive autoritaire incompatible avec les principes de bonne gouvernance.
Face à cette confusion, les appels se multiplient pour que le président de la République Félix Tshisekedi, la Première ministre Judith Suminwa et le ministre des Mines Kizito Pakabomba prennent les choses en main. L’enjeu : rétablir la légalité au sein du SAEMAPE Haut-Katanga et prévenir une crise plus large dans la gouvernance du secteur minier artisanal, déjà sensible.
La Rédaction | mines.cd