Dans les sites miniers de Lwisha, de nombreuses femmes exploitent le cuivre dans des conditions artisanales défavorables, et surtout pour des revenus les plus bas du marché. Alors que, les risques de maladies augmentent au quotidien.
Face à la situation socio-économique de plus en plus alarmante dans le secteur de Lufira, en territoire de Kambove, Maguy Mujinga et son groupe d’amies se sont atournées vers l’exploitation minière artisanale afin de subvenir aux besoins de leurs familles à Lwisha, une localité située à environ 80 km de la ville de Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga.
Un travail lourd
Pour survivre, Mujinga, veuve depuis 15 ans, débute la journée avant l’aube. Sous un soleil brûlant ou une pluie battante, elle creuse, casse et transporte des lourdes charges de terre, où elle extrait le précieux minérai : le cuivre.
« Je dois casser la terre sur le bassin, et la transporter jusqu’ici – (Ndlr : Petit ruissellement d’eau ) – pour laver afin de trier le cuivre. Je n’ai pas d’argent pour payer les transporteurs, c’est pourquoi je le fais moi-même », a expliqué cette femme d’une quarantaine d’années, bêche, pioche et un sac à la main.
Ni bottes, ni gants, ni combinaison, le calvaire du travail des femmes dans ces sites miniers – pour la plupart anciennes concessions de la Générale des carrières des mines (Gécamines), est accentuée par l’absence totale d’équipements de protection adéquats, exposant ces femmes à des risques sanitaires et sécuritaires.
« Nous sommes ici parce que nous n’avons pas le choix. C’est vrai que nous souffrons, mais nous devons travailler pour subvenir aux besoins de nos familles, étant donné que nous manquons de tout», a déclaré Marie-Josée, enceinte de quelques mois. Celle-ci n’a plus revu le père de son enfant depuis quelques mois et bat pour nouer les deux bouts du mois.
Des revenus les plus bas de la chaîne
Les femmes dans ces sites miniers, parmi lesquelles des enfants entre 8 à 15 ans, sont confrontées à des défis majeurs dont le plus marquant reste la question liée aux revenus tirés de ces activités minières.
Le processus de vente des minerais de cuivre, souvent long est complexe. Il est réalisé par des intermédiaires qui s’approprient, une grande partie des revenus. Ces femmes, en bout de chaîne, se retrouvent avec des revenus très bas, à peine suffisants pour subvenir aux besoins primaires de leurs familles.
« Nous ne gagnons absolument rien ! » révèle Mujinga. Et d’ajouter: « Le peu que nous obtenons ne sert qu’à payer la nourriture et ce n’est pas grand chose. Donc, nous ne pouvons même pas envoyer les enfants à l’école.»
L’accès aux soins de santé pour ces femmes reste également un défi, auquel elles font face au quotidien.
« Très souvent ces femmes n’ont pas de quoi se payer des médicaments ou suivre des soins médicaux appropriés dans un centre hospitalier», a révélé à MINES.CD, un des responsables de ce site sous couvert d’anonymat. Il a reconnu que par exemple que la poussière très toxique, représente un véritable danger.