Une vive tension prévaut dans la localité de Ditengwa, groupement de Mukumbi, territoire de Kambove, dans la province du Haut-Katanga. À la base, les habitants dénoncent la construction de nouveaux bassins destinés à contenir des solutions acides par l’entreprise minière de Kambove, filiale de la China Nonferrous Metal Mining Group (CNMC), active dans l’exploitation du cuivre et du cobalt en République démocratique du Congo.
Selon les riverains, ces installations menacent non seulement l’environnement, mais également leur sécurité et leur patrimoine culturel.
« On doit d’abord rencontrer le responsable de l’entreprise CNMC pour comprendre ce qui se passe exactement : la destruction du cimetière, la délocalisation des manguiers et surtout les risques environnementaux », a déclaré Maître Sabin Mabingo Kasongo Barthélémy, président de la Société civile Nouvel Espoir du territoire de Kambove.
Il précise que les habitants ont alerté la société civile après avoir constaté la présence d’engins de construction sur un ancien cimetière, où des bassins acides seraient en cours d’aménagement.
« La population n’a pas digéré cette situation, surtout après les dégâts enregistrés du côté de Camp Léo et Dipanda », a-t-il ajouté, en référence à un précédent incident de pollution ayant affecté plusieurs familles.
Face à la colère grandissante, la société civile a demandé à la CNMC de suspendre les travaux jusqu’à la tenue d’une concertation avec les autorités locales et coutumières.
« Nous avons suggéré à l’entreprise d’arrêter les travaux en attendant que les autorités locales orientent la démarche et que la population obtienne satisfaction », a insisté Maître Sabin Mabingo.
De son côté, le chef de la localité de Ditengwa s’est également opposé à la poursuite des travaux, estimant qu’il est inadmissible d’implanter des bassins contenant des produits acides à moins de 1 000 mètres des habitations et sur un site funéraire.
Ces nouvelles tentions relancent le débat sur la responsabilité environnementale des entreprises minières opérant dans le Haut-Katanga, dont certaines sont souvent accusées de négliger les normes de sécurité et de protection de l’environnement dans leurs activités.
Pierre Kabakila