Le groupe armé « Somba Liwa », actif depuis plusieurs années dans la province de l’Ituri, est accusé d’occuper et d’exploiter illégalement plusieurs sites miniers dans le territoire de Mambasa, a rapporté mercredi 12 novembre 2025 Christian Alimasi, chef de la chefferie de Bandaka.
Selon cet acteur local, ces miliciens lourdement armés contrôlent plusieurs carrés miniers parmi lesquels Libreville, Vatican et Bikisa, étendant même leurs activités à certaines zones minières du Haut-Uélé.
« Somba Liwa est très actif dans la zone. Ils occupent des carrés miniers et s’y installent durablement, armés et organisés », a-t-il déclaré à la presse.
Un pillage à grande échelle
D’après d’autres sources locales contactées sur place, ces hommes armés se livrent à un pillage systématique de l’or extrait artisanalement, en l’absence quasi totale de l’autorité de l’État.
« Ils règnent en maîtres absolus et imposent leurs propres taxes aux creuseurs. C’est une véritable économie parallèle », a expliqué un habitant sous couvert d’anonymat.
Cette exploitation illégale représente, selon plusieurs observateurs, un manque à gagner considérable pour le Trésor public, alors que les revenus miniers constituent une ressource stratégique pour la République démocratique du Congo.
« C’est l’État congolais qui perd dans cette forfaiture organisée par ces inciviques », déplore un notable local. « Ils ont instauré leur propre logique fiscale sur chaque carré minier. »
Appel à la restauration de l’autorité de l’État
Face à cette situation, les autorités coutumières et la société civile appellent le gouvernement congolais à restaurer l’autorité de l’État dans le territoire de Mambasa, et à y sécuriser les sites miniers.
Pour elles, il s’agit non seulement de rétablir la souveraineté nationale, mais aussi de garantir que les retombées minières profitent réellement aux communautés locales.
Le territoire de Mambasa, situé dans le sud de l’Ituri, reste l’un des foyers de tension liés à l’exploitation artisanale de l’or, souvent accaparée par des groupes armés qui y financent leurs activités.
Malgré les opérations militaires en cours dans la région, la présence persistante de ces milices témoigne de la fragilité du contrôle de l’État sur ses ressources naturelles stratégiques.
Azarias Mokonzi




