Nord-Est de la RDC – À plus de 1 000 kilomètres de Kinshasa, au cœur du Haut-Uélé, la mine d’or de Kibali ne cesse de réécrire les codes de l’exploitation minière en Afrique. Opérée par le géant canadien Barrick Mining, la plus grande mine d’or du continent combine haute performance, transition énergétique, développement local et conservation de la biodiversité. Un équilibre rare, que son PDG, Mark Bristow, défend avec constance et stratégie.
À l’occasion de sa 55ᵉ conférence de presse annuelle, tenue à Kinshasa le 2 juillet 2025, Mark Bristow a dressé un tableau détaillé de la trajectoire durable de Kibali. Une démonstration de ce qu’il qualifie de « partenariat gagnant entre un investisseur responsable et un État souverain.»
Biodiversité : les rhinocéros de la résilience
Le symbole est fort. Après la réintroduction réussie de 16 rhinocéros blancs dans le parc de la Garamba en 2023, Barrick annonce l’arrivée prochaine de 64 autres spécimens d’ici à la fin de l’année. Un partenariat noué avec l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et African Parks, qui marque le retour d’une faune emblématique dans une région longtemps dévastée par les conflits armés et le braconnage.
Développement local : du concret, loin des promesses en l’air
Sur le terrain, Kibali affiche des résultats. Grâce à la dotation légale de 0,3 % minimum de son chiffre d’affaires, 41 projets communautaires ont déjà vu le jour, allant de centres de santé à des écoles, en passant par des infrastructures hydrauliques. Par ailleurs, le Cahier des charges communautaire, pierre angulaire des engagements sociaux, est en cours de réalisation, avec 4,8 millions de dollars déjà investis.
Transition énergétique : le soleil brille sur la mine
Avec sa centrale solaire de 16 mégawatts et un système de stockage d’énergie par batterie (BESS), Kibali revendique une autonomie énergétique verte impressionnante : 85 % de ses besoins sont désormais couverts par des sources renouvelables, avec des pics de 100 % pendant six mois de l’année.
Une première dans l’industrie minière en Afrique centrale, qui conforte la stratégie de décarbonation progressive de Barrick et sert d’exemple pour les projets miniers à venir dans le pays.
Un écosystème économique intégré
Au-delà de l’or, c’est toute une chaîne de valeur locale qui s’est structurée autour de la mine. En douze ans d’activité, Kibali a injecté 6,3 milliards de dollars dans l’économie congolaise. Mieux encore, 3,1 milliards ont été versés à des prestataires locaux, un record dans un secteur encore dominé par la sous-traitance étrangère.
Barrick collabore désormais avec plus de 700 entreprises congolaises, en partenariat avec l’ARSP (Autorité de régulation de la sous-traitance), dans un souci affiché de transparence et de renforcement des capacités.
Exploration : l’avenir s’écrit aussi sous terre
Alors que la plupart des mines d’or s’essoufflent au bout d’une décennie, Kibali, elle, voit plus loin. Les récentes campagnes de forage dans le système ARK-KCD ont révélé une minéralisation plus étendue que prévu, offrant des perspectives de réserves nouvelles dans l’empreinte actuelle du site. Une aubaine dans un contexte mondial de raréfaction des gisements.
« Depuis 2013, nous avons non seulement remplacé chaque once extraite, mais nous avons également élargi notre potentiel. Kibali a encore de l’or à offrir », assure Mark Bristow.
Compétences locales : la Barrick Academy en action
Avec plus de 170 employés formés au deuxième trimestre 2025, la Barrick Academy poursuit sa mission : former la prochaine génération de professionnels congolais du secteur extractif. Loin des discours, la multinationale entend jouer la carte de la durabilité… aussi sur le plan des ressources humaines.
Alors que Barrick envisage d’élargir son portefeuille en RDC, notamment dans le cuivre dans le Haut-Katanga, Kibali apparaît comme une vitrine stratégique. Une plateforme qui combine excellence opérationnelle, sensibilité environnementale et partenariat public-privé équilibré.
« C’est cette formule gagnante que nous voulons reproduire dans d’autres provinces», conclut Martk Bristow.