L’association congolaise pour l’accès à la justice, ACAJ de George Kapiamba, se dit « profondément préoccupée » par l’information faisant état de la conclusion entre la République démocratique du Congo et la société canadienne AJN Ressources d’un contrat de concession des mines d’or de la SOKIMO en Ituri et Haut-Uélé dont la mine de Moku. Dans sa correspondance adressée au Premier Ministre Sama Lukonde, ACAJ indique que cette cession a eu lieu « sans que l’appel d’offres soit lancé au préalable ».
Parmi les griefs retenus à charge de la société canadienne AJN Ressources, ACAJ note notamment le doute sur son poids financier à même de « valoriser » ses mines d’or.
« Il nous revient que la société AJN Ressources n’est pas listée parmi les géants mondiaux de la filière aurifère et qu’elle ne disposerait pas de réelle capacité financière pour valoriser les mines d’or que l’État congolais entend lui céder. Elle va sûrement, par la suite, revendre le contrat sur les grandes places financières, loin des regards des autorités congolaises », écrit à ACAJ.
Cette association de la société civile qui indexe la ministre des mines et sa collègue de portefeuille d’avoir engagé la RDC dans ce deal, constate « qu’après le bradage des actifs miniers de la société étatique COMINIÈRE SA sur les gisements de lithium de Manono, par l’octroi à une société étrangère sans capacité financière d’un permis d’exploitation partiel, c’est le tour des mines d’or, et ce au préjudice des intérêts du peuple congolais ».
Au regard de la « gravité » des faits, ACAJ recommande « vivement » à Sama Lukonde de faire suspendre l’exécution du contrat controversé et reprendre la procédure d’appel d’offres « afin de permettre à l’État d’identifier et traiter enfin dans la transparence avec une société partenaire fiable ».