Dans son mot introductif de la 6ème édition du forum « DRC NRJ », organisé par la Fédération des entreprises du Congo (FEC) pour encourager les participants à enrichir les discussions sur la manière dont le secteur privé peut contribuer à répondre à la forte demande énergétique (sociale et industrielle) pour le développement de la RDC, Albert Yuma a démontré comment les différents partenariats public-privé vont améliorer considérablement l’offre en énergie en République démocratique du Congo.
Revenant sur la situation actuelle de desserte en énergie, le Président de la FEC a fait observer que la « fracture énergétique connait la RDC est le résultat du retard accumulé dans le temps du fait de l’absence de la construction de nouvelles unités de production de l’électricité ainsi que du manque d’entretien et de réhabilitation des infrastructures existantes ».
En exemple, il a cité notamment le réseau Kinshasa – Kongo Central, vieux de 35 ans et le réseau Inga – Shaba, 66 ans s’étaient écroulés entre la moss en service de la centrale hydroélectrique de Nseke en 1955 et la mise en service de la centrale hydroélectrique de Busanga en 2021.
Pour le seul secteur minier de la partie Sud-Est du pays, Albert Yuma indique que le déficit en énergie électrique est estimé à 1 000 MW. « Ce déficit augmente pour atteindre plus de 1 200 MW lorsqu’on intègre l’extension des projets tels que KAMOA KAKULA qui sera une deuxième mine de production du cuivre au monde, les mines situées autour de KISANFU et les autres projets qui sont développés dans la partie Nord et Est du pays », ajoute-t-il.
A la suite de libéralisation du secteur de l’électricité intervenue en 2014, les opérateurs économiques privés développent des projets énergétiques pour combler le gap, en trouvant, avec l’accompagnement du Gouvernement, des solutions pour la construction de nouvelles centrales hydroélectriques, en réhabilitant les centrales existantes et des réseaux électriques associés et en recourant à l’importation de l’électricité pour maintenir le cycle de production des sociétés minières.
Partenariats public-privé
Des partenariats public-privé ont été signés notamment entre la SNEL et la société IVANHOE MINES qui ont permis de réhabiliter la centrale hydroélectrique de MWADINGUSHA d’une capacité de 81 MW, achevée en 2020, visitée en 2021 par la FEC lors de la 5ème édition de la Conférence sur l’énergie qui s’est tenue à Lubumbashi.
« Un autre partenariat conclu entre la SNEL et la SICOMINES a permis de construire la centrale hydroélectrique de BUSANGA d’une capacité de 240 MW, achevée en 2021. Il en est de même pour la réhabilitation de certains groupes de la centrale hydroélectrique de INGA comme le cas de G25 dont les travaux sont en exécution avec le partenariat de KAMOA », cite Albert Yuma devant notamment le Ministre des ressources hydrauliques et le DG de la SNEL.
D’autres projets énergétiques sont en cours de développement à l’instar de KIPAY SOMBWE sur la rivière LUFIRA dans la Province du Haut-Katanga pour une capacité de production de 166 MW en hydroélectricité et 46 MW en énergie solaire. Au Président de la FEC de préciser que « les premiers 2,5 MW et un stockage de 1,8 MW seront livrés en janvier 2023 pour ce projet KIPAY SOMBWE ».
Il y a également le projet TEMBO POWER développé sur la rivière Kakule au Lualaba pour une capacité de production de 70 MW en hydroélectricité et 50 MW en solaire et le projet GREAT LAKES ENERGY pour une capacité de production totale de 900 MW en hydroélectricité avec une production initiale de 300 MW sur le Fleuve Congo à KINSUKA dans la Ville de Kinshasa ainsi que la centrale à gaz de Moanda au Kongo central d’une capacité de 250 MW. La société PERENCO REP produit actuellement 20 MW qui desservent les populations de Moanda et de Kitona en électricité avec son propre réseau.
« Le cumul de ces projets privés permettra de croitre notre offre en énergie de plus de 1 700 MW d’ici 2025 – 2030. Ce qui va contribuer à la couverture des besoins énergétiques des ménages et ceux de l’économie nationale (sociétés minières et industriels locaux) dans le processus de transformation de nos ressources », martèle Albert Yuma.
Les investissements de ces différents projets se chiffrent à plus de 2,5 milliards USD, « montants injectés dans l’économie nationale au cours de dix dernières années permettant de créer plusieurs emplois directs et indirects et de faire sortir de milliers de nos populations dans l’obscurité ».
Lancée par le ministre des ressources hydrauliques, la 6ème édition de la conférence sur l’énergie se tient à Kinshasa du 2 au 3 décembre. Cette Conférence permettra, selon ses termes de référence, de répondre aux besoins des producteurs locaux d’énergie de manière à leur offrir une solution concertée et un soutien dans le processus de développement de leurs projets, pour accroître l’offre de la production de l’énergie en RDC.
Les Membres du Gouvernement, le Régulateur, les Établissements, les agences et Entreprises publiques, y compris les institutions financières et partenaires au développement participent aux discussions de la Table ronde pour donner les réponses directes aux besoins et problèmes du secteur énergétique privé, et proposer des solutions concrètes pour l’augmentation de la production énergétique.