Alors que le monde se penche désormais vers l’industrie automobile électronique, ces dernières années la demande est devenue de plus en plus croissante pour le lithium. Le prix de ce métal précieux a explosé ces derniers mois. La tonne qui se négocie présentement à 61 000 € sur le marché international, se vendait il y a 15 mois, soit en janvier 2021, à 6 430 € la tonne. Le cours du lithium a bondi de 38% depuis le début de l’année à 382 500 yuans la tonne (environ 61 000 euros) après avoir été multiplié par cinq en 2021. Cette hausse des prix de ce métal précieux est occasionnée par la difficulté qu’éprouvent les fabricants des voitures électriques à obtenir des contrats d’approvisionnement à long terme.
Alors que la République démocratique du Congo de Félix Tshisekedi est résolument engangée, aux côtés de la Zambie de jouer un rôle important dans la chaine des valeurs de l’industrie des batteries électriques, en début de 2022 la ministre congolaise des mines a signé un arrêté octroyant le permis d’exploitation partielle de lithium à la filiale australienne DATHCOM. Le processus de cet octroi continue à être remis en question par la société civile qui juge la procédure « d’opaque ».
Dans sa correspondance adressée à la ministre des Mines et en ampliation au Président de la République, l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) s’oppose à l’arrêté ministériel portant attribution du permis partiel d’exploitation de lithium accordé à la filiale Australienne DATHCOM SA, active en République démocratique du Congo dans le cadre du projet Manono, à Tanganyika et ce, « malgré la contestation formulée par la COMINIÈRE S.A, société de l’État congolais, contre les éléments d’étude de faisabilité du Permis de Recherche (PR) 13359 relatif aux mines de lithium de Manono portée par la société AVZ ».
L’association de Georges Kapiamba dit déplorer « le fait que les responsables de la direction des mines et ceux du Cadastre minier, qui ont analysé ladite étude, n’aient pas mieux défendu les intérêts de l’État congolais (COMINIÈRE SA) ».
Toujours dans sa correspondance, l’ACAJ recommande à Antoinette N’samba notamment la suspension de cette décision portant attribution du permis d’exploitation partiel à DATHCOM SA ; d’ordonner une enquête crédible sur les circonstances qui ont déterminé les responsables de la direction des mines et ceux du Cadastre minier à sacrifier les intérêts de la RDC « en ignorant délibérément les griefs pertinents de la COMINIÈRE SA contre l’étude de faisabilité ».
Dans la même foulée, ACAJ encourage une concertation entre la ministre des mines et sa collègue du portefeuille ainsi que celle de la Justice « en vue de mettre en place une commission d’experts indépendants devant procéder à la révisitation du contrat de joint-venture DATHCOM SA dans l’intérêt de l’État congolais ».