Révèlant, dans son rapport intitulé « Détournement du système : comment un géant minier canadien s’est joué de la loi en RDC », des circonstances dans lesquelles, pour diverses raisons, des instances publiques congolaises indépendantes n’ont pas correctement exercé leur mission d’une manière qui aurait pu empêcher certaines des activités douteuses, l’organisation américaine non gouvernementale The Sentry a également formulé quelques recommandations aux différentes institutions financières.
En premier lieu, The Sentry a invité les institutions financières à examiner les transactions impliquant le géant minier canadien Ivanhoe Minies et d’autres entités épinglées dans son rapport.
Pour étayer cette recommandation, cette ONG américaine a affirmé que les événements et activités douteux documentés dans ce rapport ont nécessité des transactions financières, y compris des transferts de fonds, qui ont transité par le système bancaire international.
« Les institutions financières devraient examiner les activités financières des personnes et entités nommées dans ce rapport afin d’identifier tout comportement potentiellement suspect et soumettre des déclarations de transactions suspectes aux unités d’investigation financière concernées, le cas échéant », révèle The Sentry dans son rapport.
Dans la même lancée, The Sentry a également recommandé aux institutions financières, l’examination du financement par emprunt de l’exploitation minière. Cette examination consistera à la mise en place des mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme qui « ont participé à l’émission de dette d’Ivanhoe en 2021 devraient examiner les préoccupations de corruption relatives aux permis de recherches minière et envisager un examen juridique », afin d’évaluer si une conduite criminelle a été impliquée dans le processus d’émission de la dette en vue de soulever le financement de concessions d’exploration ou d’exploitation minière.
Ensuite tour à tour, ces institutions financières devront conformément aux recommandations de The Sentry, mettre en œuvre un devoir de vigilance renforcée, exercer un devoir de vigilance, et une surveillance renforcée pour identifier les signaux d’alerte et les comportements suspects indiquant des pots-de-vin et de la corruption, en particulier sur les comptes ayant un lien avec les PPE congolaises et ceux impliquant l’exploration et l’extraction de ressources naturellesmais également determiner.
« Ces institutions devraient déterminer les mesures nécessaires pour atténuer les risques identifiés et soumettre des déclarations d’opérations suspectes aux unités d’investigation financière locales, le cas échéant. Mettre en œuvre un devoir de vigilance relatif aux transactions de financement de projets », a indiqué la même source.
Le géant canadien Ivanhoe Mines mis en cause
Dans son rapport, The Sentry a révélé que l’entreprise Ivanhoe Mines, gérée par l’américain Robert Frieland et possédant une valeur estimée à plusieurs milliards de dollars américains, s’est organisée; au moment où le gouvernement congolais prenait « des mesures apparemment illégales »permettant à Ivanhoe Mines de maintenir certains permis de recherches; à céder ses parts majoritairement lucratives de filiales locales à une personnalité politique.
Pour The Sentry, ces différents permis de recherche, devaient être remis par Ivanhoe Mines, il y a quelques années, à cela s’ajoute le détail non déclaré précédemment dans le rapport annuel d’Ivanhoe Mines l’année dernière, révélant ainsi que « la police canadienne avait exécuté un mandat de perquisition du siège social de l’entreprise, citant des motifs raisonnables pour croire qu’au Congo Ivanhoe Mines avait enfreint la loi canadienne sur la corruption transnationale entre 2014 et 2018 ».
« Ivanhoe Mines et les capitaux que la société attire sur les marchés internationaux n’ont droit à aucune part de la richesse minière de la RDC au-delà des limites fixées par la loi congolaise. Ce rapport expose le type d’arrangements suspects, voire illégaux, qui sévissent depuis longtemps dans le secteur des ressources naturelles de la RDC », déclarait le conseiller politique principal de The Sentry, Flobibert Anzuluni.