Le Ministre des mines, Louis Watum Kabamba, a annoncé ce lundi 17 novembre 2025, lors d’une réunion de crise au gouvernorat du Lualaba, que 64 zones d’exploitation artisanale (ZEA) sont désormais identifiées, viabilisées et couvertes par des arrêtés ministériels. Une étape décisive dans l’assainissement de l’exploitation artisanale, longtemps marquée par l’informalité et les risques élevés.
Cette annonce intervient dans un contexte tendu, deux jours après le drame survenu à la carrière de Mulonda, où plusieurs dizaines de creuseurs ont perdu la vie. La régularisation des ZEA apparaît ainsi comme une mesure stratégique visant à réduire les accidents, encadrer les activités et restaurer l’autorité de l’État dans un secteur souvent dominé par des pratiques anarchiques.
Des ZEA attendues depuis des années
Selon le ministère, ces 64 zones ont été identifiées à l’issue d’un travail conjoint avec les services spécialisés — SAEMAPE, Cadastre minier, CEEC — et validées après plusieurs missions techniques de terrain.
Les arrêtés correspondants, déjà signés par le ministre, ouvrent officiellement la voie à : l’organisation des coopératives minières ; la sécurisation des sites ; l’installation progressive des services de l’État ; un suivi régulier des activités pour limiter les risques d’éboulement et d’exploitation illégale.
Pour de nombreux exploitants artisanaux, cette annonce constitue une victoire administrative attendue de longue date. Plusieurs d’entre eux réclamaient depuis des années la reconnaissance de zones formelles pour travailler en toute légalité.
Une réponse immédiate au drame de Mulondo
Sur fond de tension et de deuil, cette avancée a été présentée au début d’une réunion élargie réunissant, autour du ministre : la Gouverneure du Lualaba, Fifi Masuka; le Conseiller principal du Chef de l’État au Collège Mines, Jean-Marie Kanda ; les responsables des services sous tutelle, ainsi que les représentants des coopératives minières.
Le Ministre des mines a souligné que cette régularisation vise à éviter que des drames comme celui de Mulondo ne se reproduisent.
Les ZEA permettront en effet une meilleure répartition des exploitants, la surveillance des activités et l’intervention plus rapide des services techniques.
Un encadrement renforcé et des sanctions annoncées
Au sujet du drame de Mulondo, les premières conclusions du Conseil provincial de sécurité font état de 35 morts et 2 blessés. Le gouvernement promet des sanctions à l’issue du rapport final :
« Toute personne impliquée devra répondre de ses actes », a rappelé Louis Watum Kabamba.
Ce drame remet en lumière la nécessité d’un encadrement strict. Les nouvelles ZEA, supervisées par le SAEMAPE et les services techniques, permettront une meilleure traçabilité des exploitants et une réduction des risques d’occupation anarchique des sites sensibles.
Une réforme structurante pour l’exploitation artisanale
Avec ces 64 zones formellement établies, le Lualaba deviendrait l’une des provinces les plus avancées dans l’organisation du secteur artisanal.
Le ministère des mines entend étendre ce modèle à d’autres provinces afin de : réduire les tensions récurrentes entre exploitants et forces de sécurité ; lutter contre les réseaux d’exploitation illégale ; protéger les vies humaines ; et maximiser les recettes publiques.
L’identification officielle de ces zones marque un tournant dans la gouvernance minière au Lualaba.
Elle pourrait ouvrir une nouvelle ère pour l’exploitation artisanale, longtemps reléguée aux marges du système mais essentielle pour des milliers de familles.
Junior Ngandu




