Après des plaintes portées contre l’usine « 30K » de traitement des minerais de Tenke Fungurume Mining (TFM), pour pollution de l’environnement, une partie du quartier Manomapia est entrée dans un processus de délocalisation depuis le 1er avril, pendant que l’entreprise minière continue de nier ses responsabilités dans ce désastre environnemental à Fungurume.
Entre l’usine 30K de traitement de cuivre et de cobalt, minerais exploités par la société chinoise de Tenke Fungurume Mining et les habitations, une « zone tampon d’interdiction » sera créée dans un rayon de 1000 mètres avec les installations du géant minier au quartier Manomapia, dans la commune urbano-rurale de Fungurume.
Cette décision, qui a été prise par le gouvernement provincial, avec l’opérateur minier, afin de répondre au problème urgent de pollution que traverse la population environnante, est loin de faire l’unanimité au sein de la communauté.
Un refus catégorique
Dans cette localité, l’entreprise minière compte délocaliser les habitants, dont les maisons se trouvent dans le périmètre de 1000 mètres avec l’usine, sans reconnaître que ses activités minières ont causé un drame humanitaire sur la population environnante. C’est un sujet de discorde entre elle et la communauté locale, dans laquelle des cas de décès, en majorité des enfants de moins de 5 ans, ont été enregistrés suite à la pollution de l’air, de la terre et de l’eau.
Les habitants, qui soutiennent ne pas être protégés par le pouvoir public face aux multinationales exploitant les minerais dans le pays, ont affirmé qu’en procédant au « déplacement forcé », l’opérateur minier tente d’échapper au versement des indemnités aux victimes qui ont été exposées au gaz acidifié de l’usine 30k.
« TFM nous a dit qu’il ne faisait pas la délocalisation à cause de la menace de l’acide », dit Patrick Assani, un natif de cette région qui a été exposé aux gaz acidifiés. « La société veut juste créer une zone tampon. Les autorités nous ont dit de ne pas déranger la société et d’attendre que le processus de délocalisation soit effectif » , a-t-il ajouté.
« L’entreprise a tendance à délocaliser la population sans reconnaître qu’elle a pollué cet espace. C’est pour vous dire qu’il y a une faiblesse des autorités parce que les autorités devraient contraindre. il devrait y avoir un certain mécanisme de gestion de ces entreprises multinationales, quand tu pollues, tu acceptes », a déclaré, pour sa part, Léonard Zama, président national d’une organisation des droits de l’homme dans le Lualaba.
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Aucun lieu n’a été, jusqu’à présent, prévu pour accueillir les habitants qui sont concernés par cette délocalisation, selon les révélations faites à MINES CD. « Nous pensons que l’entreprise va procéder à une délocalisation assistée. Elle peut vouloir payer les concernés pour qu’ils se trouvent une place ailleurs sans réinstallation», a fait observer un activiste de la société civile locale.
A Fungurume, Manomapia est juste la deuxième localité qui sera délocalisée par Tenke Fungurume Mining après le cas de Kabombwa, où des villageois ont été forcés d’abandonner leurs terres à cause de la pollution, qui a été causée par une autre usine de la société minière.
Les habitants, qui ont été délocalisés au village Kambobwa ont déclaré « avoir tout perdu », affirmant vivre dans des conditions socio-économiques précaires sans le moindre confort d’avant, a indiqué la société civile locale. « C’est la situation que la population de Manomapia veut éviter à tout prix», a-t-il insisté.
La Rédaction
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