Au Lualaba, en République Démocratique du Congo (RDC), les concessions minières des entreprises privées telles que COMIDE, BOSS MINING et CHEMAF sont illégalement exploitées par des sujets étrangers. C’est ce qu’a dénoncé mardi Léonard Zama, Président de l’Initiative pour la Protection des Droits de l’homme et la réinsertion sociale (IPDHOR), dans une interview accordée à Mines.cd. Les complices, pour lui, son dans l’armée.
« Nous dénonçons la complicité des autorités congolaises pour l’envahissement des concessions minières de COMIDE, BOSS MINING et CHEMAF dans la province du Lualaba. Rien ne justifie aujourd’hui que certains chinois et libanais envahissent ces concessions sous la bénédiction de la 22è région militaire », a-t-il dénoncé.
Le grand perdant, pour lui, c’est l’économie nationale. « Ces pratiques qui ne favorisent pas la traçabilité de nos minerais handicapent davantage les revenus du secteur extractif. Il est clair que ce groupe de libanais et chinois qui envahissent illégalement ne payent pas les taxes et les impôts. Nous alertons les autorités tant provinciales que nationales afin qu’elles prennent des mesures idoines pour endiguer ce phénomène qui crée la psychose et qui détruit le climat des affaires en RDC », a-t-il poursuivi.
Face à cette situation, cet activiste du mouvement citoyen qui lutte pour la bonne gouvernance et le contrôle dans le secteur minier, a appelé les autorités à diligenter une enquête. « Nous exigeons au Commandant suprême des forces armées d’envoyer une équipe mener des enquêtes dans le but de permettre aux entreprises propriétaires de permis d’exploitation de jouir de leurs concessions », a-t-il déclaré. La présence de l’armée nationale sur les lieux ne se justifie pas, d’après lui, qui appelle « les autorités de la 22è région militaire à ramener tous les militaires des concessions minières. Il est vrai que depuis deux décennies, le Code minier ne reconnaît que la police des mines dans les concessions minières. Mais aujourd’hui, toutes les concessions au Lualaba sont envahies par des militaires et cela frustre les communautés environnantes dont la plupart sont arrêtées et séquestrées, avec autant de traitements inhumains et dégradants». Léonard Zama va plus loin, jusqu’à demander à l’Assemblée nationale d’initier un contrôle parlementaire orienté vers les ministres des Mines et de la Défense.
Les actes de spoliation des sites miniers au Lualaba, qui sont sous contrat d’amodiation avec la Générale des carrières et de mines (Gecamines), deviennent reccurents. Après COMIDE et BOSS MINING, d’autres plaintes ont été enregistrées, notamment celles de CHEMAF qui a vu sa concession être envahie par des sujets chinois sous protection de la 22è région militaire.
D. Bawuna