Des opérations d’expropriation et de destruction de champs agricoles menées par les autorités provinciales du Lualaba plongent des centaines de familles rurales dans la précarité, alerte l’Initiative pour la Protection des Droits de l’Homme et la Réinsertion Sociale (IPDHOR).
Selon cette organisation, plus de 800 cultivateurs du village Kipepa, situé dans la zone de Kampemba, secteur de Luilu, ont vu leurs champs de manioc, légumes et autres cultures vivrières détruits par des engins lourds.
Les victimes affirment avoir été enregistrées par le gouvernement provincial en vue d’une éventuelle indemnisation, mais aucun montant ni calendrier de paiement n’a, à ce jour, été communiqué.
« Les autorités ont ordonné la destruction immédiate des champs sans attendre la compensation, laissant des familles dans la confusion totale et sans moyens de subsistance », dénonce l’IPDHOR dans un communiqué publié mercredi 22 octobre 2025.
L’organisation souligne qu’aucun arrêté officiel d’expropriation pour cause d’utilité publique n’a été pris, ce qui constitue une violation des lois congolaises. Elle met en garde contre une dérive administrative susceptible d’accentuer la pauvreté, la faim et les tensions sociales dans cette province minière stratégique.
L’IPDHOR appelle le Président de la République à intervenir pour mettre fin à ces pratiques et invite la Gouverneure du Lualaba à engager un dialogue constructif avec les communautés affectées. L’organisation sollicite également le soutien des partenaires nationaux et internationaux pour venir en aide aux familles victimes.
Ces nouvelles expropriations rappellent des cas similaires enregistrés à Mulomba et Kamikungwa, où des habitants avaient déjà été expulsés sans indemnisation. Pour l’IPDHOR, il s’agit d’une tendance inquiétante marquée par des décisions administratives prises sans consultation ni transparence, au détriment des citoyens les plus vulnérables.
Pierre Kabakila