La ville de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga accueille du 29 au 31 octobre 2025, la 9ᵉ édition de l’Alternative Mining Indaba (AMI-RDC), un rendez-vous stratégique qui réunit décideurs publics, scientifiques, experts du secteur minier et acteurs de la société civile autour d’un enjeu majeur : la gestion durable des minéraux critiques pour la transition énergétique.
« Stratégie nationale et feuille de route de la société civile pour la gestion des minéraux de la transition énergétique », tel est le thème de cette édition 2025.
Vers une stratégie nationale inclusive
Selon les organisateurs, cette rencontre vise à dresser un état des lieux du processus d’élaboration d’une stratégie nationale pour la gestion des ressources minérales, tout en définissant les perspectives d’avenir et les rôles des différentes parties prenantes.
Les discussions s’articulent autour de quatre grandes présentations :
- Le Livre blanc sur la gestion des minéraux de la transition énergétique, présenté par Resource Matters, qui propose des orientations concrètes pour une stratégie nationale centrée sur la transformation locale.
- La vision gouvernementale, développée par la Cellule technique de coordination et de planification minière (CTCPM), détaillant l’évolution du processus national.
- Les efforts pour la transformation locale, exposés par le Centre Africain d’Excellence pour les Batteries (CAEB) et le Conseil Congolais pour la Batterie (CCB), notamment à travers le projet de la Zone Économique Spéciale de Musompo.
- La Feuille de route de la société civile, qui présente les avancées, les obstacles et les perspectives d’avenir en matière de gouvernance des minéraux.
Un panel d’échanges réunira ensuite représentants du gouvernement, société civile, médias et chercheurs, dans un esprit de transparence et de responsabilité partagée.
La RDC au cœur de la transition énergétique mondiale
La République démocratique du Congo dispose d’un potentiel minier unique au monde : cuivre, cobalt, lithium, coltan, zinc ou germanium.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande en minéraux critiques pourrait être multipliée par quatre d’ici 2040, sous l’effet de la croissance des technologies vertes — batteries, véhicules électriques et énergies renouvelables.
Avec plus de 60 % des réserves mondiales de cobalt et une production représentant près des deux tiers du total mondial, la RDC s’impose comme un acteur central de la nouvelle économie verte.
Devenue deuxième producteur mondial de cuivre en 2023, le pays détient également d’importantes réserves inexploitées de lithium à Manono, renforçant son poids stratégique mondial.
Un défi de gouvernance et de coordination
Malgré ce potentiel exceptionnel, la RDC ne dispose pas encore d’une stratégie globale et intégrée pour orienter la gestion de ces ressources vers un développement durable. Le cadre institutionnel fragmenté, la multiplicité des acteurs et le manque de coordination freinent la mise en œuvre des politiques existantes.
C’est dans cette optique que les organisations de la société civile ont, en marge de l’AMI 2024 à Kolwezi, élaboré une Feuille de route destinée à garantir leur implication effective dans la définition et le suivi de la politique nationale sur les minéraux de la transition énergétique.
L’édition 2025 vise ainsi à évaluer les progrès réalisés, à identifier les défis persistants et à redéfinir collectivement les priorités pour une gouvernance minière plus transparente et inclusive.
Pour une souveraineté minière durable
À travers cette rencontre, les acteurs congolais ambitionnent de jeter les bases d’une stratégie nationale cohérente, durable et participative, capable de transformer le potentiel minier du pays en véritable levier de développement économique et social.
La transparence, la transformation locale et la participation citoyenne en constituent les piliers, dans l’espoir de faire des minéraux de la transition énergétique un moteur du progrès, de la souveraineté et de la prospérité nationale.
Pierre Kabakila




