En marge de la 9ᵉ édition de l’Alternative Mining Indaba, qui se tient à Lubumbashi du 29 au 31 octobre 2025, le Centre Carter, en partenariat avec le CENADEP et le CREFDL, a organisé le jeudi 30 octobre 2025 à l’hôtel Ikoma, une session parallèle consacrée à l’optimisation des recettes minières issues des minerais stratégiques.
Soutenue financièrement par l’Union européenne (UE) dans le cadre du projet « Démocratisation de la gouvernance du secteur extractif », cette rencontre a réuni plusieurs acteurs publics, privés et de la société civile autour d’un même objectif : renforcer la transparence, la redevabilité et la participation citoyenne dans la gestion des revenus miniers.
Une fiscalité minière à réformer
Selon Me Fabien Mayani, chef de programme Gouvernance des ressources naturelles au Centre Carter, la fiscalité minière congolaise reste marquée par des incohérences :
« Les entreprises minières sont soumises à un trop grand nombre de taxes et d’impôts, parfois mal coordonnés. Certains instruments fiscaux manquent de pertinence ou se chevauchent », a-t-il souligné.
Pour lui, ces échanges visent à proposer des mesures concrètes afin d’inciter le gouvernement à maximiser les recettes issues du cuivre et du cobalt, tout en modernisant le système fiscal par la digitalisation et l’interconnexion des services administratifs.
Vers une modernisation de l’administration fiscale
La demande mondiale croissante de minerais stratégiques congolais — notamment le cobalt et le cuivre — impose à l’État de prendre des mesures courageuses pour améliorer la collecte des recettes minières et assurer un développement durable.
Les participants ont ainsi formulé plusieurs recommandations, parmi lesquelles :
- Simplifier le régime fiscal : sur plus de 60 taxes existantes, seules une dizaine contribuent significativement aux recettes ;
- Supprimer les exonérations injustifiées ;
- Créer un guichet unique pour centraliser la perception des recettes minières ;
- Financer la recherche de nouveaux gisements afin d’assurer la pérennité du secteur ;
- Associer les ministères du Plan et des Finances à la planification des programmes de développement issus des revenus miniers.
Renforcer la gouvernance et la redevabilité
Les participants ont également insisté sur la nécessité de :
- Encourager la transformation locale des minerais en construisant des usines au Katanga et à Lubumbashi pour accroître la valeur ajoutée ;
- Renforcer les capacités des services de contrôle (DGDA, OCC, CEC) ;
- Associer le pouvoir judiciaire au suivi et à la sanction des infractions liées à la gestion des recettes minières ;
- Documenter l’utilisation des fonds collectés par des organismes tels que le FPI ;
- Promouvoir les initiatives de la société civile œuvrant dans le contrôle citoyen et le suivi de la gouvernance minière.
Cette session parallèle a permis de rappeler l’urgence de repenser le modèle fiscal et institutionnel du secteur minier congolais afin que les richesses du sous-sol profitent davantage au développement du pays.
La Rédaction




