La semaine aura été marquée par des variations mesurées mais révélatrices pour trois minerais stratégiques de la République démocratique du Congo. Selon la mercuriale publiée par le ministère du Commerce extérieur, le nickel, le cobalt et le niobium ont affiché des mouvements contrastés sur les marchés internationaux, confirmant un environnement toujours incertain, dominé à la fois par les tensions industrielles et les dynamiques de la transition énergétique mondiale.
Nickel : un frémissement après la chute
Après avoir perdu plus de 10 % au début du mois de novembre, le nickel semble amorcer un léger rebond. La tonne se négocie désormais à 13 228,24 USD, soit une hausse de 0,23 % par rapport à la semaine précédente.
Une progression modeste, mais qui laisse entrevoir un regain d’intérêt dans un marché encore éprouvé.
Ce frémissement est soutenu par la demande irrégulière du secteur de l’acier inoxydable, principal débouché du nickel, ainsi que par les besoins intermittents de l’industrie des batteries pour véhicules électriques. Rien, pour l’instant, qui ne permette de parler d’une reprise solide — le marché restant très sensible aux fluctuations de la demande asiatique et aux niveaux des stocks mondiaux.
Cobalt : une stabilité trompeuse
Métal emblématique de l’économie minière congolaise, le cobalt affiche une stagnation en apparence… mais une lente érosion en réalité. Son cours recule de 0,01 %, pour s’établir à 47 893 USD la tonne.
Derrière cette quasi-immobilité, une tendance baissière s’installe depuis plusieurs mois, conséquence d’une demande chinoise en repli et de l’avancée progressive de technologies de batteries moins dépendantes du cobalt.
Dans le Lualaba et le Haut-Katanga — qui concentrent près de 80 % de la production nationale — les opérateurs miniers suivent cette glissade avec inquiétude. Une baisse durable du métal bleu pourrait peser lourdement sur les recettes provinciales, l’emploi local et les nouveaux investissements.
Niobium : une progression discrète mais notable
Le niobium, métal essentiel à la fabrication des aciers légers et ultra-résistants, enregistre une progression de 0,07 %, pour atteindre 5 599,72 USD la tonne.
Une hausse presque symbolique, mais qui reste significative dans un marché très particulier, dominé quasi exclusivement par le Brésil et le Canada.
Cette légère poussée témoigne de la résilience d’un métal dont les débouchés — notamment dans l’industrie automobile et l’aéronautique — demeurent robustes, en dépit d’un contexte économique global hésitant.
Au final, cette semaine confirme les défis auxquels sont confrontés les minerais stratégiques congolais : un marché instable, piloté par la demande internationale et les transitions industrielles, où chaque variation, même minime, peut avoir des répercussions palpables sur les provinces productrices et sur l’économie nationale.
Pierre Kabakila




