Selon les informations recueillies par la rédaction de MINES.CD, des activistes ont marché à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, en début de ce week-end, pour protester contre le projet du gouvernement d’exploiter 30 blocs de pétrole et de gaz.
« L’environnement doit être préservé sous toutes ses formes. Le pétrole est un danger pour la population, nous avons l’exemple de Muanda, l’exemple du Nigeria, où la population s’appauvrit à cause de l’exploitation du pétrole au détriment des multinationales, c’est pourquoi aujourd’hui la population du Nord-Kivu, à travers cette marche, montre son mécontentement contre le pétrole. », a fait savoir Jack Sinzahera, un militant écologiste.
L’année dernière, le gouvernement congolais a mis aux enchères 30 blocs pétroliers et gaziers, dont 13 traversant des zones protégées et des parcs nationaux, un projet qui avait dérangé les activistes de lutte pour une planète verte.
« Si la RDC procède à la vente de 30 blocs pétroliers, elle détruira non seulement l’écosystème congolais, mais aussi l’écosystème mondial », a expliqué Huguette Muhilirwa, manifestante.
Par ailleurs, la forêt du bassin du Congo absorbe 1,5 milliard de tonnes de dioxyde de carbone, soit environ 4 % des émissions mondiales. Les forages pétroliers et gaziers provoqueraient la libération de ces gaz dans l’atmosphère.
« A tous ceux qui sont réunis à New-York pour parler de l’avenir écologique, dites-leur qu’au Congo nous avons lancé la vente de blocs pétroliers, mais qu’aujourd’hui l’humanité se bat contre les industries des énergies fossiles. », a alerté le militant écologiste, Pascal Mirindi.
Pour sa part, l’Organisation des Nations unies a également avertie que les pays sont loin d’être sur la bonne voie pour limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius, par rapport à l’ère préindustrielle, comme cela a été convenu à Paris en 2015. La planète s’est réchauffée d’au moins 1,1 degré Celsius, depuis lors.
En revanche, la lutte contre le réchauffement de la planète se heurte aux besoins financiers des pays, dont ceux du continent. Les compensations promises par les « pollueurs » se faisant toujours attendre, la tentation d’exploiter les « puits carbones » gagne du terrain.