Dans le but de réduire considérablement sa forte dépendance envers de la Chine, l’Union européenne entrevoit de proposer à des pays riches en matières premières critiques, plus particulièrement ceux du continent africain, des partenariats « gagnant-gagnant » basés spécialement sur le raffinage local des susdites matières « indispensables » aux transitions écologique et numérique.
Cette information a été confirmée par la Commission européenne qui a dévoilé le jeudi dernier, une feuille de route relative cette proposition.
Conformément au règlement sur les matières premières critiques, l’Union européenne prévoit la création d’une forme de « Club des European Raw Critical Materials / CRM » qui « réunira les pays consommateurs et les pays riches en ressources afin d’encourager les investissements durables dans les pays producteurs et de leur permettre de remonter la chaîne de valeur ».
Le portail d’informations spécialisé dans les affaires européennes précise que l’intérêt se porte sur l’encouragement du raffinage et de la transformation des matières premières critiques comme le cobalt, le lithium, le nickel, le tungstène ou encore les terres rares dans les pays producteurs.
« Ce que souhaitent ces partenaires potentiels, c’est partager progressivement la valeur ajoutée localement. 2 000 euros la tonne de lithium extraite, 80 000 euros raffinée. Le raffinage va se faire en Chine et la valeur ajoutée qui permet de contribuer au développement va disparaître. », a indiqué, Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur.
Pour suivant ses propos, il a affirmé que l’Union européenne ne peut pas consulter les pays tiers, pour leur dire de « faire le sale boulot » que requièrent l’exploitation minière et l’extraction, car cela est « moralement inacceptable ».
« Nous devons contribuer à renforcer l’impact économique au niveau local, ce que la Chine n’est pas encline à faire. », a-t-il renchéri, tout en indiquant que la proposition de la Commission européenne constitue « une sorte de test qui montre que l’Union européenne peut agir seule, avec ses propres méthodes et ses propres valeurs ».
Selon certaines sources consultées par MINES.CD, dans cette affaire, l’Union européenne va inviter ses partenaires commerciaux, à l’exemple des États-Unis ou du Canada d’adhérer au « club des investisseurs ».
Dans cette optique, les partenariats avec les pays producteurs, la nouvelle feuille de route prévoit l’extraction de 10% des matières premières critiques au sein de l’Union européenne d’ici 2030 contre 3% actuellement, ainsi que la transformation et le raffinage de 40% ces matériaux dans l’espace européen contre 0 à 20% aujourd’hui.
Inclusion du cuivre et du Nickel comme matériaux stratégiques
Le 16 mars dernier, le secteur européen des métaux saluait la décision de l’Union européenne d’inclure pour la première fois le cuivre et le nickel comme matériaux stratégique.
Cette décision de l’Union européenne tient également en compte le fait de garantir des permis plus rapides et un accès plus facile aux capitaux a ceux qui seraient intéressés à exploiter ces matériaux dites désormais stratégique. Aussi, davantage pourrait être fait pour sécuriser les approvisionnements de ces matériaux.
Cependant, la loi sur les matières premières critiques (CRMA) publiée par l’Union européenne ajoute les deux principaux métaux industriels à une liste qui s’était auparavant concentrée davantage sur de minéraux de niche tels que le cobalt, le lithium et les terres rares.
Monge Junior Diama