L’autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP) a été invitée à collaborer avec les sous-traitants congolais pour trouver des solutions devant faciliter et accélérer la mise en application de la loi qui vise à rendre obligatoire la sous-traitance des activités annexes et connexes de l’activité principale et à la réserver, quelle que soit sa nature, aux entreprises congolaises à capitaux congolais en vue d’en assurer la promotion et favoriser ainsi l’émergence d’une classe moyenne congolaise. Cette invitation est lancée par l’entrepreneur congolais, Landry Meya, DG de la société AKATA RDC qui est l’une des entreprises congolaises œuvrant dans la sous-traitance.
« Je pense qu’à ce jour nous n’avons pas encore une très bonne collaboration avec l’ARSP et je pense également que nous sommes obligé à travailler ensemble, pour trouver des vraies solutions et que cette loi sur la sous-traitance soit respectée », a lancé Landry Meya, qui tient à la vulgarisation de cet instrument juridique.
Sur terrain, la loi sur la sous-traitance souffre d’applicabilité, près de la majorité d’entreprises minières n’en tiennent pas compte.
« La loi 17/ 001 existe, mais c’est aux hommes de faire appliquer et à faire respecter cette loi. Aujourd’hui ce que j’estime à ce jour les sociétés principales à 90% ne sont pas en mesure ou ne sont pas encore prêtes à respecter cette loi. C’est aussi ça le problème que nous avons en RDC, voilà pourquoi nous avons ce souci de concurrence déloyale qui existe entre nos sociétés locales et les sociétés étrangères qui continuent à attraper des marchés dans des mines [des sociétés principales]. Et donc il faut qu’il y ait une certaine volonté de ces sociétés principales qui se trouvent dans notre pays de respecter de respecter cette disposition. Je pense que l’autorité de régulation de la sous-traitance (ARSP) a un rôle très important à jouer dans le respect de cette loi », a expliqué Landry Meya.
A cet effet, il a appelé l’ARSP au travail, en précisant que « le temps n’est plus à la propagande ou quoi que ce soit. Il est vraiment important qu’elle (ARSP) fasse des inspections dans toutes ces sociétés en RDC, pour se rassurer qu’elles respectent la loi. »
Répondant à la thèse selon laquelle les sous-traitants locaux manqueraient d’expertise, le DG de AKATA RDC, lui ne voit pas les choses sous cet angle. Il prend pour exemple son propre cas et de bien d’autres sous-traitants.
« J’estime qu’il y a un bon nombre également des congolais de la diaspora comme nous autres qui sont retournés en RDC après plus de 20 ans d’expérience dans différents secteurs, y compris le secteur des mines, dans différents pays, en Afrique du Sud, au Zambie en Ghana, Maroc, Chili, en Amérique du Sud et également en Suède. Donc je ne pense pas que nous devons continuer à dire que les sous-traitants congolais n’ont pas d’expérience. Certes, nous pouvons trouver une petite équipe de sous-traitants congolais qui n’ont pas d’expérience mais qui ont besoin de renforcement des capacités », a recadré Landry Meya.
Le DG de AKATA RDC dit croire en la vision de Tshisekedi, Président de la République, celle de créer une classe des millionnaires congolais.
« (…) La vision du chef de l’État est claire, c’est de créer une vraie classe moyenne, une classe des millionnaires. Je pense que c’est possible, pas par des propagandes mais par le travail et nous qui sommes sur terrain, le travail nous le faisons déjà. Nous connaissons tout ce qui se passe dans le secteur minier, surtout dans le secteur de la sous-traitance. Nous pensons également que nous serons un appui pour se rassurer que cette vision du Chef de l’État se matérialise et dans tout cela, je pense que c’est l’ARSP qui est notre interlocuteur, qui est au milieu entre le Président de la République et les sous-traitants congolais, donc a un rôle capital à jouer pour que cette vision du Chef de l’État devienne une réalité. », a-t-il fait savoir.
Des problèmes de financement
Malgré la mise en place du fonds de garantie d’entrepreneuriat au Congo (FOGEC) par le Chef de l’État pour faciliter des prêts aux entrepreneurs locaux, le numéro un de AKATA RDC émet encore de doute sur la capacité financière de ce fonds.
« Je pense que ce fonds (FOGEC) peut également aider mais à la hauteur des marchés dont nous parlons dans le secteur minier, c’est des marchés des millions de dollars. Et je ne sais pas si à ce jour le FOGEC est déjà en mesure de financer les sous-traitants congolais à la hauteur de 500 milles à 1 ou 2 millions de dollars. Donc on est toujours obligé de recourir aux banques commerciales pour trouver des solutions », fait-il observer.
Mais pour des banques commerciales, tout ne se passe pas aussi comme sur des roulettes. Comme Face aux commandes spontanées que les sous-traitants reçoivent, « c’est ce qui fait également que ce soit difficile pour des banques d’accorder des crédits ».
« Parfois on doit trouver d’autres solutions, on doit trouver du cash pour financer, il ne faut pas oublier que dans la loi pour la sous-traitance, il y a également une close où les sociétés principales doivent payer 30% en amont aux sous-traitants congolais, jusqu’à ce jour il y a un bon nombre de sociétés principales qui ne respectent pas ce principe. », s’est-il confié.